Le terme de patriotisme économique est apparu pour la première fois dans un rapport du député UMP Bernard Carayon en 2003 intitulé Patriotisme économique, de la guerre à la paix économique. Pour en définir les enjeux, il convient de revenir aux origines du patriotisme économique.
Répondant indéniablement à la défiance et au malaise croissants des Français face à la mondialisation, c'est aussi un problème économique de fond, de direction d'une économie tout entière qui est posé ; le patriotisme économique se veut une réponse à la mondialisation dans un objectif de poursuite de l'intérêt général.
Dominique de Villepin, d'après les travaux d'Augustin Landier et David Thesmard, mettait en avant, dans sa déclaration, un patriotisme économique défensif, c'est-à-dire fondé sur la dissuasion des investisseurs étrangers de prendre le contrôle des entreprises françaises ; il s'agissait de “privilégier la nationalité et l'identité du capital” (Elie Cohen).
Le problème qui se pose ici est le suivant : la défense à tout prix de ce qui est français ne se fait-elle pas finalement au détriment du bien-être de la France ? Comment valoriser aux mieux les intérêts nationaux dans un contexte de mondialisation exacerbée, puisque la France est un des pays les plus ouverts au monde en terme d'économie ?
[...] Bibliographie indicative Quel patriotisme économique ? [...]
[...] Ainsi du capital des entreprises du CAC 40 appartient à des non-résidents. Le choix du système de retraite par répartition dans l'après-guerre retardant la nécessité pour les ménages français de s'adresser aux marchés financiers a eu pour effet de limiter l'émission de titres de propriété du capital des entreprises française à un faible nombre d'agents, appelés les 200 familles A contrario le développement de l'épargne retraite aux Etats-Unis à partir des années 70' s a stimulé la demande d'actions de la part des ménages américains sur la même période. [...]
[...] C'est ainsi que le gouvernement Villepin a choisi de protéger ses quelques champions français de toute OPA hostile, le dernier exemple en date étant le projet avorté de fusion GDF- Suez pour éviter la prise de participation majoritaire au capital de GDF de l'italien ENEL. Cet aspect peut être rapproché d'une pratique protectionniste voilée. C'est en fait un autre patriotisme économique, plus offensif celui-là, qui est prôné par de nombreux et d'éminents économistes. Il s'agit alors de promouvoir l'attractivité du territoire, de mener des politiques de conquêtes de parts de marché à l'étranger . Ce phénomène récent n'est pas spécifique à la France et traverse des pays tels que les Etas-Unis, l'Espagne et l'Italie. [...]
[...] Si une entreprise est sanctionnée par des pertes, elle n'aura pas d'autre choix que de réallouer ses ressources, faute d'avoir su auparavant coller aux préférences des consommateurs. L'OPA est une alternative à la faillite qui conduit à une réallocation totale des actifs de l'entreprise vers des entreprises plus performantes. Les acquéreurs étrangers engagent généralement un processus de restructuration au sein de l'entreprise, lequel se traduit non pas nécessairement par des destructions nettes d'emplois, mais par une recomposition de l'emploi (les entreprises emploient moins de travailleurs peu qualifiés et plus de travailleurs qualifiés). [...]
[...] Il est opportun lorsque son côté offensif est développé. Celui-ci peut apparaître à travers la création des pôles de compétitivités, des mesures en faveur de la recherche-développement La compétitivité représente la capacité d'une entreprise, d'un secteur ou d'une économie à faire face à la concurrence, tant sur les marchés extérieurs que sur son marché intérieur. Un pôle de compétitivité vise à favoriser l'innovation en mettant en réseau sur un même territoire des entreprises, des centres de recherches, de formation, et ceci autour d'une même compétence (exemple : Grenoble, Nice). [...]
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