Force est de constater que la lutte contre l'inflation reste bel et bien une priorité pour les banques centrales et particulièrement la BCE.
L'inflation est généralement définie comme un processus de hausse cumulative et auto-entretenue du niveau général des prix. Elle peut être rampante, galopante ou qualifiée d'hyperinflation.
Des indicateurs mesurent cette augmentation à partir d'un panier type du consommateur. Cependant, des écarts existent entre cet indicateur et la consommation effective des ménages. Depuis le passage à l'euro, les consommateurs ont le sentiment que l'inflation est importante alors qu'elle avoisinait les 3 % en Europe au mois de novembre 2007.
En soi, ce taux est relativement faible, mais il demeure au-dessus de l'objectif prévu par la BCE qui est de 2 %. Par ailleurs, nombre de médias insistent sur le fait que l'inflation serait en hausse ces derniers temps dans la zone euro, d'où une attention toute particulière portée à ce phénomène. La lutte contre l'inflation serait une des priorités européennes depuis la stagflation des années 1980.
S'il est légitime pour la zone euro de contrôler ses prix afin de rester compétitive vis-à-vis des pays émergents et de garantir un climat de confiance propice à une bonne efficacité économique, cet impératif reste peut-être à relativiser dans un contexte de mondialisation et d'évolutions des politiques économiques.
[...] Par ailleurs, certains économistes observent déjà un début de risque déflationniste en Europe, ce qui conduit à penser que la politique de lutte contre l'inflation a trouvé ses limites. La lutte contre l'inflation a des effets pervers car elle bride l'économie avec la fixation de hauts taux directeurs qui empêche le crédit et les investissements. Or le supplément de crédit aujourd'hui n'est plus forcément synonyme de risque inflationniste car il peut se porter sur l'achat ou l'investissement dans des produits importés. De ce point de vue, il n'est pas nécessaire de continuer à durcir la politique monétaire. [...]
[...] Les banques centrales justifient leur objectif de lutte contre l'inflation en arguant du fait qu'à long terme, l'inflation est néfaste pour l'économie. Si à court terme, on peut accepter des politiques conjoncturelles qui préconiseraient un minimum d'inflation afin de stimuler l'économie et de créer des emplois comme le décrit la courbe de Phillips, à long terme la hausse continue des prix semble peser sur l'économie comme en témoignent toutes les politiques de désinflation compétitive menées dans les pays européens depuis les années 1980 et principalement en France. [...]
[...] La solution trouvée à cette légère hausse de l'inflation est la fixation de taux directeurs plus élevés par la BCE. Son principal taux directeur est de depuis juin 2007. Cette augmentation des taux s'inscrit dans une politique de resserrement monétaire. En fixant des taux plus hauts, la BCE rend le coût de l'argent plus cher, c'est-à-dire que les investissements dans des titres européens deviennent plus onéreux. Une politique de hausse des taux vise à limiter la création de liquidités qui est à l'origine de l'inflation. [...]
[...] Faut-il continuer la lutte contre l'inflation dans la zone euro ? Le 30 novembre dernier, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé qu'il souhaitait par-dessus tout éviter les effets de second tour à savoir une hausse des prix qui se généraliserait à toute l'économie. En effet, ces derniers temps, la hausse des prix du pétrole et de ceux de certains produits alimentaires peut faire craindre une contagion à l'ensemble de l'économie. Force est de constater que la lutte contre l'inflation reste bel et bien une priorité pour les banques centrales et particulièrement la BCE. [...]
[...] Les coûts salariaux sont très bas dans ces pays. Cela force les pays industrialisés à maintenir des coûts salariaux également faibles pour rester compétitifs. Selon P. Artus tant que les coûts salariaux dans les pays émergents restent très bas, il est difficile d'imaginer que l'inflation puisse menacer dans les pays avancés. Cependant, les banques centrales continuent de maintenir un objectif de resserrement monétaire et les consommateurs continuent de penser que l'inflation atteint un niveau trop élevé. Or, la perte de pouvoir d'achat n'est pas due au passage à l'euro ou à la hausse des prix. [...]
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