Exposé réalisé dans le cadre d'un Master à Sciences-Po Paris, et qui répond à la question suivante : La politique budgétaire est-elle encore un levier de politique économique ? Ce travail pose la question de l'efficacité et des marges de manoeuvre des politiques budgétaires dans un contexte de creusement des déficits.
[...] Exposé : La politique budgétaire est-elle encore un levier de politique économique ? INTRODUCTION Dans une récente interview dans Challenges, l'économiste Jean-Paul Fitoussi déclarait que l'Europe est privée des trois instruments qui caractérisent toutes les grandes puissances économiques : la politique monétaire, la politique industrielle mais également la politique budgétaire à cause du pacte de stabilité qui limite les déficits publics On va essayer de voir dans quelle mesure c'est exact et si les autres pays sont davantage en mesure de conserver une politique budgétaire efficace. [...]
[...] Une nouvelle conception de la politique budgétaire A. Les stabilisateurs automatiques Les économistes ont tout d'abord émis l'idée de poser des règles en matière de politique budgétaire. Une de ces règles désormais couramment avancée est celle de la recherche d'un budget équilibré en moyenne sur la durée du cycle Cet objectif peut être atteint en laissant les stabilisateurs automatiques fonctionner librement pour réguler les fluctuations conjoncturelles. En effet, on constate que le solde budgétaire est lié d'une manière automatique au cycle : par exemple un taux de croissance plus élevé entraîne une augmentation des recettes et une baisse de certaines dépenses (l'indemnisation chômage par exemple) donc automatiquement une réduction du déficit. [...]
[...] Le cas du Japon : où dans les années 90, les politiques budgétaires de relance ont été inefficaces malgré un déficit allant jusqu'à à la fin de décennie. Le pays a en fait plongé dans une récession profonde, accompagnée d'un creusement de la dette. Le pays était dans une situation de trappe à liquidité : la demande d'encaisses spéculatives des agents était si importante (taux ne pouvaient que remonter) que toute injection de monnaie pour soutenir la politique budgétaire était inefficace, puisqu'elle était thésaurisée au lieu de servir l'investissement et la consommation. [...]
[...] En effet, l'euro implique un cadre commun pour les politiques budgétaires nationales car les déficits donnent lieu à des emprunts dans la monnaie commune et donc à des effets sur les taux d'intérêt. Une augmentation des déficits d'un ou plusieurs pays peut donc se traduire par un ralentissement de la zone entière pour ces pays de la zone euro, les risques de l'endettement sont mutualisés. C'est pour cette raison qu'a été mis en place le Pacte de stabilité et de croissance sur la demande de l'Allemagne en 96. [...]
[...] En fait, une politique budgétaire active existe toujours mais elle a renversé ses objectifs : les dépenses publiques restent un instrument central de la politique économique de l'Etat mais elles jouent à rebours : c'est en les réduisant qu'on peut assurer des conditions favorables à la croissance. [...]
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