Dans son livre "Capitalisme, socialisme et démocratie", Joseph A. Schumpeter a démontré combien certains termes propres à l'économie pouvaient se retrouver dans l'analyse politique. Selon lui en effet, "la compétition pour la direction politique […] soulève des difficultés analogues à celles qui sont inhérentes au concept de concurrence économique."
En définissant l'Etat comme une "entreprise politique", Max Weber se rapproche de l'analyse Schumpétérienne. Sachant que toute entreprise a besoin d'entrepreneurs, on ne peut que se demander qui sont les entrepreneurs de l'Etat : qu'entend-on par entrepreneur politique ? Si on s'en tient à l'analogie État / entreprise politique, les entrepreneurs politiques ne peuvent être que les hommes d'État.
Ce rapprochement n'est pas seulement valable à la grande échelle qu'est l'Etat. Le parti politique lui-même semble être une entreprise tournée vers l'obtention du pouvoir. L'entrepreneur doit être différencié du simple chef d'entreprise (administrateur et gestionnaire). Néanmoins, si une partie du métier d'homme politique consiste à innover, on peut se demander si ce dernier n'est pas aussi un véritable gestionnaire des ressources dont il dispose.
Surtout, le métier d'homme politique ne se réduit-il qu'à un travail de gestion et d'investissement dans du capital politique ? Dès lors, la question qui se pose est la suivante : dans quelle mesure peut-on analyser le métier d'homme politique sous un angle économique ?
[...] Aux ressources économiques qui permettent de financer des soutiens politiques (dans le cas du big man africain) s'ajoutent d'autres. Parmi elles, on retrouve les ressources personnelles notamment : avec l'art de la dialectique qui permet de persuader l'électorat par exemple, ou encore dans certains pays, l'utilisation d'hommes de main qui sont chargés du maintien de l'ordre lors de meeting ou peuvent dissuader par la force les sympathisants du camp politique adverse. De l'utilisation de ses ressources dépend l'efficience de celles-ci. [...]
[...] Qu'entend-on par entrepreneur politique ? Dans son livre Capitalisme, socialisme et démocratie, Joseph A. Schumpeter a démontré combien certains termes propres à l'économie pouvaient se retrouver dans l'analyse politique. Selon lui en effet, la compétition pour la direction politique [ ] soulève des difficultés analogues à celles qui sont inhérentes au concept de concurrence économique En définissant l'Etat comme une entreprise politique Max Weber se rapproche de l'analyse Schumpétérienne. Sachant que toute entreprise a besoin d'entrepreneurs, on ne peut que se demander qui sont les entrepreneurs de l'Etat : qu'entend-on par entrepreneur politique ? [...]
[...] Dans un système politique, le politicien entrepreneur recherche l'unanimité dans les décisions politiques, mais celle-ci étant difficile à obtenir à cause des contraintes collectives, il ne faudra pas que le coût de la décision excède le coût d'application de cette décision (on retrouve ici la notion du coût d'opportunité de la décision politique). B. Le fonctionnement de l'entrepreneur politique : l'utilisation des ressources 1. Les ressources dont dispose l'entrepreneur politique En concevant le monde politique comme marché économique on admet que la production du pouvoir passe par la conquête et/ou conservation d'un ou plusieurs lieux de pouvoirs. L'entrepreneur politique pour produire du pouvoir va avoir à sa disposition différentes ressources qui vont lui permettre de faciliter sa conquête du pouvoir. J-P. [...]
[...] Plus globalement on peut considérer les ressources comme des avantages tirés d'ascensions individuelles ou familiales et/ou de cumul et de chevauchement de positions dominantes, il revient a l'entrepreneur politique de les gérer le pus rentablement possible afin d'atteindre ses buts L'entrepreneur politique : un gestionnaire, un investisseur, et un innovateur Le concept d'entrepreneur politique définit trois rôles de l'homme politique qui est à la fois gestionnaire, investisseur et innovateur. Comme tout entrepreneur le fait avec un stock, l'entrepreneur politique est un véritable gestionnaire de ses ressources. L'ampleur de la carrière politique dépendant du volume des ressources, l'entrepreneur politique doit donc en obtenir le plus possible et les accumuler. [...]
[...] A ce niveau-là, les ressources de l'entrepreneur politique ne suffisent pas à assurer sa réélection. Le caractère institutionnel de la démocratie semble plus fort que l'analyse économique de l'homme politique Les limites de l'impérialisme économique Enfin, analyser le métier d'homme politique sous un angle économique semble être une illustration des dangers de la science économique qui semble parfois mal cacher ses ambitions de vouloir tout expliquer (J.P. Lacam). En effet, l'économiste américain G. Becker parle d'un troisième age des sciences économiques : il considère que celles-ci s'étendent à l'ensemble des comportements humains et des décisions qui lui sont associées Cette vision d'un impérialisme économique ne saurait cependant être satisfaisante, l'économie ne peut tout étudier ou tout expliquer. [...]
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