Du New-Deal à l'aube des années 1980, on pouvait penser que l'intervention de l'État s'avérait décisive pour assurer une croissance économique régulière. Le cycle économique qui alternait phase d'expansion et de dépression semblait durablement « dompté ». En quoi cette intervention consistait-elle ? Quels étaient ses différents volets (I) ?
Les difficultés économiques des années 1970 ont remis en cause la croyance en l'efficacité de l'intervention de l'État dans la vie économique. Quels sont les fondements de cette perte de confiance (II) ? Enfin, sous la pression de l'idéologie libérale, quels sont les cadres nouveaux de l'action des pouvoirs publics (III) ? (...)
[...] L'Europe comme cadre d'une relance keynésienne de l'activité économique ? Dans un contexte mondialisé, la politique économique ne peut plus se trouver à contrecourant de celles des autres pays. La relance de 1981-1982 eut l'inconvénient d'être isolée en Europe. Dans le libéralisme ambiant, elle ne pourrait plus avoir comme objectif de relancer la demande. En effet, cette dernière a la possibilité de se porter sur des produits étrangers ce qui contribue à la dégradation du commerce extérieur et oblige ensuite à une politique plus restrictive. [...]
[...] Les pouvoirs publics peuvent jouer sur la baisse du taux de chance (dévaluation ou dépréciation) ou sur la hausse. Jusqu'à la fin des années 1970, en régime de change fixe, la politique de change France était essentiellement une politique de dévaluation compétitive. L'objectif consistait à améliorer le solde extérieur par une baisse du prix des exportations. Aujourd'hui, en régime de change flexible, la politique du change fort (franc fort) associé à une politique de rigueur monétaire, présente deux avantages : elle favorise la désinflation car le prix des importations diminue. [...]
[...] Ces différents volets se complètent. Par exemple, la politique monétaire vient compenser les effets du déficit budgétaire et de la hausse des taux d'intérêt pour le financer de manière à éviter l'effet d'éviction. De plus, les économies ne sont pas très ouvertes sur l'extérieur. Quand l'activité économique repart, elle n'entraîne pas une trop forte hausse des importations. Les gains de productivité élevés permettent un partage de la valeur ajoutée qui autorise les entreprises à financer leurs investissements et les ménages à consommer. [...]
[...] Enfin, sous la pression de l'idéologie libérale, quels sont les cadres nouveaux de l'action des pouvoirs publics (III) ? I. L'ACTION DES POUVOIRS PUBLICS La politique économique se définit comme l'ensemble des interventions des pouvoirs publics dans l'économie. Elle est caractérisée par la hiérarchie des objectifs poursuivis et le choix des instruments mis en oeuvre pour les atteindre. On distingue la politique économique conjoncturelle menée en vue d'orienter, à court terme, l'activité dans un sens jugé souhaitable, de la politique structurelle qui vise une transformation profonde du fonctionnement de l'économie et tend à modifier les institutions et le comportement des agents économiques. [...]
[...] CONCLUSION La période des trente glorieuses a vu un interventionnisme important de l'État. Les difficultés rencontrées par ces politiques économiques pendant les années 1970, le renouveau de la pensée libérale, ont conduit à une remise en cause de l'intervention de l'État qui menace les protections tissées par la société salariale. Cependant l'Europe ne semble pas condamné au libéralisme si on estime qu'elle peut servir de cadre à une relance keynésienne de l'activité économique par l'arme budgétaire. Dans ces conditions, l'Europe pourrait servir de rempart à une mondialisation jugée trop libérale par bon nombre d'observateurs. [...]
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