L'ascension économique des Émirats commença vers la fin des années 1970, à un moment où l'idéologie marxiste et le communisme comme base d'organisation sociale et politique étaient en perte de vitesse et connaissaient même un sérieux reflux à travers la planète, y compris dans bon nombre de pays arabes.
Par conséquent, dès sa formation en 1971, la fédération des Émirats Arabes Unis, s'est orientée vers un développement économique de type libéral. Mais le libéralisme affiché, souffrant déjà de graves imperfections dans son volet économique, ne pénètrera pas, jusqu'à ce jour, dans la sphère politique de la Fédération. En effet, s'agissant de Dubaï (bien que ses six acolytes présentent avec lui de grandes similitudes à ce niveau), c'est un véritable capitalisme autocratique qui a été construit.
[...] Mais non content d'avoir considérablement réduit les velléités d'investissement, la crise financière a également restreint les conditions d'accès au crédit, rendant difficile la rentabilisation des différents projets ayant vu le jour avant septembre 2008, et stoppant le lancement de nouveaux chantiers. C'est dans la crainte d'un possible défaut de paiement que les autorités dubaïrotes ont fait cette annonce, la dette globale de Dubaï atteignant le montant astronomique de 85 milliards de dollars, dont près de 60 milliards de dollars pour la seule Dubaï World. [...]
[...] Claire Gatinois, Abu Dhabi à la rescousse de Dubaï, Le Monde 14/12/2009. Marc Roche, L'éclatement de la bulle contraint Dubaï à rééchelonner d'urgence sa dette, Le Monde 26/11/2009. [...]
[...] Ibid. Ibid., p.60. Ibid. Ibid., p Ibid., p.64. Dépêche AFP reprise par le site France24.com le 14/12/2009. [...]
[...] Cette donne démontre, une fois de plus, la précarité de l'équilibre sur lequel repose le système politico-économique de Dubaï. Pour clore cette sous-partie, nous évoquerons brièvement deux autres éléments pouvant faire craindre une future rupture de cet équilibre précaire (tant sur les plans politique, économique que social) dont il est question dans le cas de Dubaï. Tout d'abord, il s'agit de la question de la compatibilité entre l'identité islamique de l'émirat et sa pratique du capitalisme comprenant un consumérisme débridé dont il est le principal promoteur et qui, selon de nombreux observateurs, y compris émirats, ne va pas sans susciter une gêne au sein même de la population. [...]
[...] Il reste à savoir comment Dubaï tiendra la route une fois dépassée la phase initiale d'optimisme et de croissance turbo dira William Gallois. A ce libéralisme économique imparfait voire douteux, caractéristique de Dubaï, il faut ajouter à l'analyse la quasi-inexistence de libéralisme politique, caractérisée par l'absence non seulement d'élections, mais aussi de libertés civiles. L'émirat semble vouloir démentir les théories de bon nombre de penseurs occidentaux (dont les derniers représentants sont Hayek et Fukuyama), qui s'attachaient à démontrer la nécessité d'une relation entre le capitalisme et le libéralisme politique. [...]
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