Doit-on craindre un retour du protectionnisme ?

Thèmes abordés

Retour du protectionnisme, acheter français, patriotisme économique, contexteactuel de récession, France, François Bayrou

Résumé du document

« Acheter français ». Ces mots furent au coeur de la campagne pour l'Élysée de François Bayrou en 2011. Le patriotisme économique est selon lui un canal nécessaire à la relance dans notre contexte actuel de récession succédant la crise de 2008. Le ralentissement de la croissance économique, le creusement du déficit budgétaire, se traduisent par la difficulté à stimuler la production nationale. Il est ainsi très tentant pour les nations, comme lors de la crise de 1929, de protéger les industries nationales de la concurrence extérieure pour favoriser la croissance. Cette protection des industries nationales est ce que l'on appelle du protectionnisme. Il possède plusieurs formes, il peut être tarifaire et non tarifaire.

Extraits

[...] Il existe de nombreuses formes de protectionnisme plus subtiles que les mesures traditionnelles. Cellesci ont fortement augmenté avec la récession actuelle.Tout d'abord, la manipulation des taux de change est une mesure protectionnisme non explicite et très efficace car elle permet de diminuer le prix des produits à l'exportations. Les USA ont choisi ces dernières années la politique du dollar faible en utilisant la planche à billet de la FED sans modération. Les subventions à l'exportations comme nous l'avons vu précédemment avec la PAC ; les restrictions à l'exportations, très appliquées par les pays pétroliers, permettent en réduisant l'offre et à demande constance, une augmentation des prix. [...]

[...] I-La conjoncture économique actuelle fait que la tentation du protectionnisme est grande . 1)Expériences nationales passées : la crise accroît les tentations protectionnistes La crise financière de 1929 ayant pour origine un krach boursier se traduit par une crise économique qui se manifeste par un chute du PIB partout dans le monde et de près de 10% au début des années 1930. Pour sauver les nations de cette Grande Dépression, les gouvernements mettent en places des mesures protectionnistes excessives : Le président Hoover en 1930 introduit le Smooth-Hawley Tariff Act qui concernait environ biens, dont plus de 3000 étaient taxés à environ 60%. [...]

[...] 2)Le régionalisme et le néo-protectionnisme : des moyens de détourner le protectionnisme traditionnel pour en arriver aux mêmes fins Selon la typologie de Bella Belassa, le régionalisme peut prendre cinq formes classées en fonction du niveau d'intégration économique. L'union existante la plus aboutie est l'Union Européenne correspondant à l'avant denier degré d'intégration, c'est à dire une une union économique et monétaire comportant un marché commun et une politique monétaire commune du fait de la monnaie unique. Les pays de cette union sont en concurrence quasi parfaire entre eux. Néanmoins, cette Union pourrait apparaître comme du néo-protectionnisme aux yeux des pays étrangers. [...]

[...] 2)La puissance de la crise de 2008 comparable à celle de 1929 peut inciter les gouvernements à mettre en place des mesures protectionnistes. En 2013, la France le taux de chômage a dépassé la barre des la croissance économique française est quai nulle, la compétitivité des entreprises françaises est en déclin. Ce manque compétitivité prix et hors prix des produits français rendent ces produits moins attractifs pour les consommateurs. Or Keynes nous explique dans la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie publiée en 1936 que la relance économique d'un pays se fait par la Demande. [...]

[...] Ce sont sous ces dernières mesures que le protectionnisme est le mieux déguisé. Finalement, les mesures protectionnistes ont des conséquences qui sont à craindre, surtout dans un contexte où les économies sont ancrées dans une mondialisation économique très avancées : les mesures de rétorsion pratiquées par les pays visés par des restrictions dues au protectionnisme font que les nations rentrent dans un cercle vicieux qui nuit gravement aux économies, comme nous l'a prouvé la crise de 1929. A priori, les dirigeants économiques et politiques ont tiré des leçons du passé, et le retour du protectionnisme traditionnel ne resurgira pas avec une telle intensité d'autant plus avec la surveillance de l'OMC du bon déroulement de la concurrence internationale. [...]