Le système économique d'un pays est défini par le degré d'intervention de l'Etat dans ce domaine. Ainsi, une question récurrente englobe les hypothèses de réformes proposées : faut-il plus ou moins d'Etat ? Une telle interrogation, plus complexe qu'elle n'y paraît, renvoie à un autre serpent de mer de la réflexion politique : quel doit être le rôle de l'Etat dans l'économie d'un pays ?
[...] Ainsi, les deux institutions nées de la conférence de Bretton Woods en 1944, la Banque Mondiale et le FMI, qui se sont spécialisées peu à peu dans les prêts à court et à long terme aux pays en développement, imposent les PAS (plans d'ajustements structurels) aux pays emprunteurs. Les PAS imposent donc la désintervention de l'Etat dans l'économie pour favoriser le développement. D'autre part, remarquons que l'ensemble d'actions libérales effectuées par les économistes américains au Chili pendant les années de dictature du Général Pinochet ont été un véritable succès économique. Aujourd'hui le Chili est un des pays les plus développés en Amérique latine. Dans la pensée libérale, l'explication des phénomènes économiques se trouve dans l'action des seuls individus, acteurs sur les marchés. [...]
[...] Les économistes libéraux ont une conception particulière du développement. Tous les pays doivent suivre un schéma linéaire afin d'atteindre l'ère de la consommation de masse. L'Etat ne joue donc qu'un rôle secondaire - voire nocif - dans le processus de développement. D'après les fondateurs de l'Ecole classique, Smith et Ricardo, le commerce international est un jeu à somme positive, tous les participants y gagnent. Les pays en voie de développement doivent donc chercher leur avantage absolu ou comparatif et procéder à l'ouverture de leurs économies au marché mondial. [...]
[...] On ne dépensait donc que de l'argent déjà thésaurisé. Mais cette pensée de l'"Etat minimum" a aussi ses contradicteurs et ses failles. Dans les années 80, la France était "en crise". Le théorème de Schmidt permettait de garder espoir. D'autant qu'il était apposé à une autre loi, le théorème d'Albert (M. Albert était commissaire français au plan), selon lequel "l'emploi est lié à la croissance, la croissance est liée à l'équilibre extérieur, l'équilibre extérieur est lié à l'adaptation de l'industrie". [...]
[...] La question du rôle de l'Etat se pose aussi pour les pays en voie de développement, son intervention dans la vie économique demeurant un sujet controversé, malgré le fait qu'il soit aujourd'hui admis que l'absence totale d'État dans ces pays pourrait s'avérer très défavorable pour ce type de pays. La solution peut donc être la communion entre un État responsable et efficient et un secteur privé très dynamique. Accroître la socialisation ou trouver un nouvel équilibre fondé sur une extension de la privatisation ? [...]
[...] Dans la plupart des pays en développement (surtout dans les PMA) il n'existe aucun système de protection sociale. Ceci constitue une entrave au développement puisque les individus n'ont aucune sécurité sociale en cas de maladie, chômage De plus, la déréglementation et la désintervention étatique dans les pays en développement imposées par les PAS peuvent engendrer des graves problèmes sociaux comme le montre l'exemple de l'Argentine ces dernières années. Selon les théoriciens de la croissance endogène, l'Etat doit être créateur d'externalités positives afin de soutenir la croissance. [...]
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