Les déséquilibres globaux. Un phénomène monétaire ou de l'économie réelle?

Thèmes abordés

Déséquilibres globaux, phénomène monétaire, économie réelle, économie mondiale déséquilibrée, épargne déséquilibrée

Résumé du document

La campagne américaine a récemment donné lieu à de vifs échanges entre Barack Obama et Mitt Romney sur le thème de la Chine, ce dernier reprochant à l'actuel Président une politique trop laxiste face aux autorités chinoises leur permettant de gonfler leurs exportations par une sous-évaluation de leur monnaie. Les stratégies des divers pays en matière de taux de change et donc l'une de leurs conséquences sous-jacentes que sont les déséquilibres globaux. Plus, cette question est inscrite non seulement à l'agenda politique américain, mais à l'agenda politique mondial, comme le note Jacques Adda à propos du G20 de Paris en 2011 : « le barrage chinois à toute référence susceptible de placer les pays qui dégagent des excédents commerciaux en position d'accusé a tenu bon »

Par déséquilibres globaux, on désigne ici la situation en économie internationale dans laquelle d'importants déficits des transactions courantes des pays dits du Nord font face à de forts excédents commerciaux des pays émergents. Nous nous demanderons ici comment analyser ces déséquilibres globaux.

Extraits

[...] Un phénomène monétaire ou de l'économie réelle? Intro: La campagne américaine a récemment donné lieu à de vifs échanges entre Barack Obama et Mitt Romney sur le thème de la Chine, ce dernier reprochant à l'actuel Président une politique trop laxiste face aux autorités chinoises leur permettant de gonfler leurs exportations par une sous- évaluation de leur monnaie. Les stratégies des divers pays en matière de taux de change et donc l'une de leurs conséquences sous-jacentes que sont les déséquilibres globaux. [...]

[...] Face à un risque de récession qui s'éloigne, les exécutifs nationaux soucieux des échéances électorales, ne peuvent se résoudre à sacrifier les intérêts à court terme de leurs économies respectives. Dominique Strauss Khan, directeur du FMI à l'époque du G20 de Pittsburg déclarait ainsi : Certainement la reprise économique se raffermit mais chacun peut le comprendre ce n'est pas la reprise que nous voulons. Ce n'est pas la bonne reprise car il y a toujours des déséquilibres entre les pays et des déséquilibres à l'intérieur des pays. [...]

[...] accentuant des déficits : Paradoxe de Lucas : La question des déséquilibres globaux est d'autant plus vivace qu'elle déjoue toutes les prévisions théoriques normalement formulée. Dans une économie mondialisée où les capitaux circulent librement, ces derniers se doivent d'aller des pays développés vers les économies émergentes. En effet, les pays pauvres ont généralement un faible coût de main d'œuvre associée à une intensité capitalistique relativement faible ce qui se traduit par une productivité marginale du capital extrêmement élevée. Les investissements devraient donc se concentrer sur ces régions où les rendements supposés du capital vont être les plus élevés parce que l'intensité capitalistique est encore faible, donc davantage potentiellement développable que dans les économies à forte intensité capitalistique. [...]

[...] Un phénomène analysable monétairement : II) Il s'agit dans cette partie de montrer combien les déséquilibres globaux peuvent s'appréhender d'un point de vue monétaire, notamment via les politiques de taux de change qui influencent de manière considérable les économies de la planète et la nature de leurs échanges. Pour beaucoup, la sous évaluation du yuan et son ancrage sur le dollar contribuent à creuser les déficits entre les économies émergentes et les Etats-Unis, au détriment d'une zone euro déjà affaiblie qui subit les conséquences d'un dollar trop faible. [...]

[...] Dans cette perspective, nous pouvons dégager deux grandes failles des économies nationales qui pénalisent l'économie mondiale. D'une part, il convient de souligner à quel point l'épargne est déséquilibrée à l'échelle de la planète. D'autre part, nous mettrons en lumière combien des intérêts économiques nationaux divergents se traduisent par des politiques macroéconomiques inadaptées et néfastes pour l'économie mondiale. Une épargne déséquilibrée mondialement : L'économie mondiale est caractérisée par un déséquilibre problématique concernant le taux d'épargne. D'une part, on constate chez les émergents un taux d'épargne très élevé et supérieur aux besoins de la population nationale. [...]