La croissance de l'Asie est-elle durable ?

Thèmes abordés

Asie, croissance durable, développement économique, Japon, Chine, Corée, Akamatsu, miracle asiatique, croissance déséquilibrée, inégalités territoriales, société communiste chinoise, salarymen, bidons-villes, crise asiatique, Covid-19, croissance verte

Résumé du document

Le terme « durable » renvoie à deux notions : durable dans le temps, et pose dans ce cas la question du futur de la croissance asiatique, et durable dans le sens écologique, et interroge ici la soutenabilité du modèle de développement économique adopté par les pays asiatiques. La question n'est pas confinée à une analyse purement économique de la croissance : en effet, la croissance particulièrement soutenue qu'ont connu certains pays asiatiques comme le Japon dans l'après-guerre puis la Corée du Sud et désormais la Chine, leur a permis d'élever leur statut dans la communauté internationale et a éveillé des prétentions d'ordre géopolitique. Seulement, ces nouvelles ambitions sont-elles à la hauteur des moyens de ces pays, et notamment de la Chine, qui projette de devenir une puissance complète et holistique (et pas dominatrice) dans les années à venir, avec une date clé, 2049, le centenaire de la République Populaire de Chine ?

Extraits

[...] L'environnement de la Chine est plus dégradé que celui de ses voisins. Pour que la Chine continue à se développer, elle doit trouver un nouveau modèle, car elle a elle-même saturé le marché mondial. Le gouvernement central sait que la politique de croissance de qualité ne sera mise en œuvre que dans le futur. La Chine sait qu'autrement, elle risque de ne pas tirer pleinement parti de la fenêtre d'opportunité de son économie démocratique, ce qui ne s'est produit qu'une seule fois dans l'histoire de chaque pays. [...]

[...] L'atterrissage de leur croissance, dont on s'inquiète pour le cas particulier de la Chine, pourrait tous les concerner, du fait de l'arrivée à la frontière technologique et par l'essoufflement des gains de productivité. Le PIB par tête stagne déjà à cause de la dilution démographique, et ne converge donc pas vers celui des pays développés. Pour dépasser ce cap, les pays concernés devraient adopter un nouveau modèle économique qui mette l'accent sur la consommation domestique aux énormes potentialités et qui mise sur l'innovation et l'éducation. [...]

[...] La croissance de l'Asie est-elle durable ? Le terme durable renvoie à deux notions : durable dans le temps, et pose dans ce cas la question du futur de la croissance asiatique, et durable dans le sens écologique, et interroge ici la soutenabilité du modèle de développement économique adopté par les pays asiatiques. La question n'est pas confinée à une analyse purement économique de la croissance : en effet, la croissance particulièrement soutenue qu'ont connu certains pays asiatiques comme le Japon dans l'après-guerre puis la Corée du Sud et désormais la Chine leur a permis d'élever leur statut dans la communauté internationale et a éveillé des prétentions d'ordre géopolitique. [...]

[...] La croissance exceptionnelle asiatique affichait des chiffres qui n'étaient que ceux d'une croissance de rattrapage. Ainsi, au fur et à mesure que ces économies se rapprocheront de la frontière technologique, il est peu probable que leur croissance ne poursuive un rythme aussi élevé. Le Japon, l'oie en tête de cortège dans la stratégie de développement de l'Asie du Sud-Est, fait figure de pionnier : on pourrait donc ainsi lire l'avenir des pays suiveurs dans ce que le Japon vit aujourd'hui. [...]

[...] Les pays asiatiques comme la Chine n'ont pas ratifié les traités de l'IOT qui engagent les pays signataires à garantir des normes sociales du travail. On peut évoquer le sort des Mingongs en Chine, une population exploitée qui multiplie les emplois peu rémunérés. Au niveau social, la société communiste chinoise n'est communiste que dans le nom : quand les élites du parti se partagent les plus beaux fruits de la croissance à travers une corruption institutionnalisée, le peuple transpire sans avoir un juste retour à l'effort qu'il a fourni. La somme du patrimoine économique des membres du PCC dépasse celle du Sénat américain. [...]