La création de valeur n'est que l'application du contrat tacite qu'il y a dans chaque entreprise entre les dirigeants et les actionnaires : la bonne exécution du contrat réside en la rémunération des investisseurs au coût du capital. La création de Valeur est donc un thème ancien coïncidant avec l'apparition des premières entreprises.
On considère généralement la création de valeur comme une mesure de la performance alors qu'il s'agit essentiellement de « mentalité ». En effet, elle passe par l'instauration dans l'entreprise d'une culture de progrès continu et de responsabilisation. Chaque dirigeant, chaque employé à son niveau, doit se comporter comme un entrepreneur.
Ainsi pour que la création de valeur ne soit pas incompatible avec la justice sociale il est indispensable que dirigeant et employé pensent, agissent et se sentent concernés par leur entreprise et soient rémunérés comme des « propriétaires » ; un locataire ne se comporte pas de la même manière dans le logement qu'il occupe, que son propriétaire.
[...] Mais pourquoi alors privilégier l'investissement plutôt que la rémunération des salariés lorsque l'entreprise est stable et pérenne ? Une première approche consiste à dire que les patrons capitalistes n'ont aucune considération envers leurs salariés et ne veulent pas endosser la responsabilité sociale qui leur revient. Cependant cette vision est un peu simpliste car elle implique que les dirigeants ne résonnent qu'à court terme ; en effet considérer la masse salariale comme une variable de l'entreprise que l'on peut manipuler à sa guise ne peut sur le long terme être synonyme de création de valeur, car n'oublions pas que les salariés sont les premiers créateurs de valeur pour l'entreprise. [...]
[...] L'affectation des bénéfices de façon uniforme dans toutes les entreprises n'a pas de sens! Certaines investissent beaucoup, d'autres ont une forte intensité de main d'œuvre De plus, elles n'ont pas toutes la même envergure ; en effet de nombreuses PME (petites et moyennes entreprises) n'ont pas de structure suffisamment importante pour attirer les actionnaires et les motiver à investir. Ainsi, elles ont principalement recours au crédit pour se financer car elle manque de capital. Le problème est que d'une part cela coûte cher et d'autre part cela n'est pas toujours possible. [...]
[...] Nous allons donc voir pourquoi la Création de Valeur est compatible et surtout devrait être génératrice de justice sociale mais aussi pourquoi ces deux principes s'opposent régulièrement dans l'actualité de notre société. Depuis quelques mois, le sujet de l'équitable répartition des profits entre l'actionnariat, la masse salariale et l'investissement est au centre de notre actualité. En effet syndicats et patronat ont discuté autour du rapport qu' Nicolas Sarkozy avait demandé au directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis. Ce rapport, intitulé Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunération en France fait apparaître une profonde inégalité dans la répartition des profits (ci-dessous) : - pour l'investissement - pour les actionnaires - pour la masse salariale Le gouvernement voudrait et encourage l'équitable répartition entre les actionnaires, les salariés et l'investissement, ce qui est loin d'être le cas ; ainsi il est naturel de se demander si cette disparité provient d'une réelle mauvaise volonté des entreprises ou bien si la proposition présidentielle sur la répartition jugée idéale des profits, à savoir un tiers pour l'investissement, un autre pour le capital et un dernier pour le travail, bien que génératrice d'espoir, n'est pas utopique . [...]
[...] A la fin du XIXe siècle, le banquier John Pierpont Morgan soutenait que l'écart des salaires entre les employés de base et le dirigeant d'une entreprise devait aller de 1 à 20. Henry Ford avait porté la fourchette de 1 à 40. A partir des années 1980, l'histoire change. Les propriétaires reprennent le pouvoir. Ils veulent que les patrons pilotent l'entreprise pour maximiser les revenus des actionnaires et cherchent des moyens aligner les intérêts des dirigeants sur les leurs, par exemple les stock-options. Avec des entreprises de plus en plus grandes, de plus en plus chères en Bourse, les salaires des patrons s'envolent. [...]
[...] En effet, on distingue deux facteurs de production : le Capital et le Travail. Il est impossible d'en favoriser un par rapport à l'autre : - Des travailleurs sans machine ne valent pas mieux que des machines sans travailleur. - Les salariés attendent un salaire minimum (plus ou moins garantie selon les pays) contre leur travail et les actionnaires attendent une rémunération minimum au cout du capital bien que celui-ci ne soit aucunement garanti Outre le fait que de récompenser ses salariés permet de les motiver, favoriser l'aspect Humain peut tout à fait être considéré comme un investissement. [...]
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