Coordination des politiques économiques nationales ou constitution d'une politique économique européenne ?

Résumé du document

Aujourd'hui que l'Union monétaire est mise en place et que la politique monétaire est du seul ressort de la BCE, la plupart des chefs d'Etat et des Ministres des Finances, à commencer par Laurent Fabius, plaident pour une meilleure coordination des politiques budgétaires, fiscales et structurelles nationales. Pourquoi, et dans quelle mesure les politiques nationales doivent-elles être coordonnées ? Quel intérêt pourrait-on trouver à la constitution d'une politique économique européenne ?

Extraits

[...] Coordination des politiques économiques nationales ou constitution d'une politique économique européenne ? Introduction Dès le début des travaux sur l'Union monétaire en Europe, Pierre Bérégovoy s'inquiétait des déséquilibres et des contradictions pouvant naître d'une situation où D'un côté, la BCE vise un objectif de stabilité des prix et doit privilégier une politique économique restrictive De l'autre, des Etats voulant favoriser la croissance de leur pays et donc mener une politique plus expansionniste. Son idée de créer un gouvernement européen capable de mettre en place une politique économique européenne avait été rejetée. [...]

[...] Conclusion Pour conclure, il apparaît aujourd'hui que la voie choisie par les Etats européens est principalement celle de la coordination des politiques nationales. Cette coordination devra dépasser l'établissement de certaines règles de discipline budgétaire pour s'intéresser à des objectifs d'emploi et de croissance. Il semble aujourd'hui que la constitution d'une politique économique européenne ne concerne que certains aspects de politique structurelle et de redistribution. Toutefois, qu'on parle de coordination ou de constitution d'une politique européenne, le cadre politique et institutionnel semble insuffisant. [...]

[...] Participation aux projets d'investissement L'Union Européenne participe à des projets pour améliorer les infrastructures dans les domaines de la santé, l'éducation, la recherche et l'environnement urbain Les limites à l'établissement d'une politique économique européenne L'Union monétaire n'est pas une zone monétaire optimale Pour Mundell, une zone monétaire optimale doit couvrir un unique marché du travail. En effet, il espère que les déplacements de population peuvent être suffisamment effectifs pour harmoniser les taux de chômage et permettre de faire face aux chocs asymétriques. Or, les travailleurs européens restent confrontés aux barrières linguistiques et aux différences de protection salariales entre les pays. La mobilité du travail est loin d'être parfaite en Europe. [...]

[...] La coordination n'est donc pas assez efficace pour gommer une compétition voire une rivalité économique entre les Etats européens Une meilleure coordination des politiques économiques nationales est nécessaire pour l'emploi et la croissance Le Conseil Ecofin croit plus aujourd'hui en une coordination stratégique Le principe serait de définir un objectif commun de bien-être, exploiter les interdépendances entre les économies, dont nous verrons plus tard à quel point elles sont fortes. Le principal objectif de cette coordination stratégique serait l'emploi. Il conviendrait de définir les meilleures pratiques pour combattre le chômage, notamment dans le cadre de la procédure des Grandes Orientations de la Politique Economique. Il est également question d'harmoniser la fiscalité ou le droit du travail à travers le droit communautaire. [...]

[...] Les accords de Shengen avaient supprimé les barrières douanières en Europe et abouti à l'avènement du marché unique. L'arrivée de l'Euro rend les échanges plus lisibles et plus faciles en supprimant les coûts de conversion entre les monnaies. Ceci se traduit par un fort taux d'ouverture des économies nationales, qui avoisine les 20%. A l'inverse, si l'on considère l'Union monétaire dans son ensemble n'a qu'un taux d'ouverture d'environ 10%. Même les chocs asymétriques, ou ceux qui sont internes à un Etat ne peuvent être regardés comme une affaire purement nationale. [...]