Politique de relance, contexte macroeconomique, relance economique, coordination
Le bilan des politiques de relance, leur réussite varie selon les pays, les époques et la manière dont elles ont été mise en oeuvre. On ne peut donc trancher en affirmant qu'il faut abandonner ou poursuivre les politiques de relance, comme nous le demande le sujet, qui ne donne pas d'indication de lieu et ne désigne aucun pays en particulier.
[...] Penchons-nous sur la France : outre les limites qu'on vient d'exposer, deux facteurs empêchent le recours à une politique budgétaire réellement expansive pour relancer l'économie. Le premier facteur est le niveau élevé de la dette publique de la France (environ 65% du PIB en 2007), qui empêche la France de s'endetter fortement davantage. Le deuxième facteur est le maintien depuis une vingtaine d'année d'un déficit budgétaire important : la politique budgétaire est donc déjà expansive. Aujourd'hui on est pile en dessous des de Maastricht : en en 2006, on ne peut donc pas se permettre de le creuser. [...]
[...] - L'effet d'éviction En augmentant ses investissements, l'Etat va produire un effet d'éviction sur les entreprises. En effet, le niveau d'épargne disponible n'étant pas une donnée extensible, l'arrivée de l'Etat sur le marché financier par une politique budgétaire expansive va créer une forte perturbation pour les entreprises privées puisque les ménages vont prioritairement s'intéresser à l'Etat, qui est un emprunteur sûr. Pour assurer son financement, l'entreprise devra donc se tourner vers le crédit et les taux d'intérêts, même bas, pénaliseront son investissement. [...]
[...] Elles sont impuissantes face à une faiblesse de la croissances liée à l'organisation même du système productif, qui demande des politiques d'ajustement structurel. Nous en avions parlé avec William Charrier lors de l'exposé sur la conjoncture des pays de la zone euro, lorsque nous avons abordé la situation économique de l'Italie, dont le tissu productif à la structure familiale est archaïque et peu réactif. Idem pour la France qui manque de PME dynamiques. Enfin l'analyse keynésienne de la relance a été conceptualisée durant la Grande Dépression, où un grand nombre d'entreprises tournaient en sous- régime. [...]
[...] Dans cette condition les fuites d'une relance en économie ouverte peuvent être largement réduites, si elle se passe dans le cadre européen. Dominique Strauss Kahn appelle même de son côté à un plan de relance concerté entre les principales puissances économiques mondiales, jouant sur la demande effective au niveau global dans une relation donnant donnant. Dans la droite file des théories keynésiennes cette proposition est séduisante mais elle reste plus que jamais hors d'actualité face au rejet de toute ingérence dans le pilotage souverain de l'économie dans beaucoup de pays. [...]
[...] Donc non on ne peut pas décréter l'abandon irréversible des politiques de relance, mais leur mise en place nécessite des ajustements. On peut conclure en disant qu'au fond, l'opposition traditionnelle entre soutien de la demande et soin accordé à l'offre paraît assez artificielle : tous les gouvernements mènent toujours des politiques mêlant les deux volets. Il est toujours nécessaire, pour accélérer la croissance, de soutenir la consommation, tout en prêtant une grande attention aux profits des entreprises et aux facteurs structurels, comme la formation, la recherche et l'innovation. [...]
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