Les privatisations de la SNCF, de la Poste semblent attester un retrait de l'État afin de laisser le marché s'autoréguler. Cette tendance au « laisser-faire », comme l'appelle Vivien Schmidt, débute dans les années 1980 en France, mais aussi dans le monde avec Margareth Thatcher en Grande-Bretagne et Ronald Reagan aux États-Unis. Depuis lors, un processus de libéralisation et d'ouverture des marchés est encouragé et même rendu obligatoire par les organisations Internationales comme le FMI, l'OMC ou encore l'Union européenne.
L'existence d'un capitalisme d'État à la française parait alors discutée. Robert Boyer le définit par sa spécificité renvoyant au « caractère stratégique et à la permanence d'interventions de l'État central, visant à piloter une modernisation qui ne fait que rarement l'objet d'un compromis général et explicite entre patronat et syndicats ». Ainsi, la dimension interventionniste constitutive du capitalisme d'État semble contestée, remettant ainsi en cause ses spécificités et son existence. Un processus de convergence des politiques publiques semble alors à l'œuvre.
Pourtant, les interventions du Président de la République lors de la fusion d'Aventis et Sanofi, ou encore lors de dé localisations d'entreprises montrent que l'État ne se désengage pas totalement. La crise vitivinicole a ainsi donné lieu à une politique d'aides financières et de mise à la préretraite financée par l'État. D'un autre côté, les États-Unis conservent toujours une politique sociale minimaliste et l'État n'intervient quasiment pas. La résistance soulevée par le Plan Paulson souligne l'opposition à une attitude interventionniste. Il y a donc d'une part une convergence, mais d'autre part des politiques publiques différentes et des modèles spécifiques.
On peut alors se demander en quoi la façon de concevoir le capitalisme a des implications sur la conception des politiques publiques .
Nous démontrerons, en premier lieu, qu'il y a des spécificités françaises persistantes malgré une tendance à la convergence, puis nous verrons l'influence du capitalisme français sur les politiques publiques.
[...] Preuve en est la forte mobilisation de 1995 contre le gouvernement d'Alain Juppé, qui avait essayé de réformer la protection sociale en imposant les réformes nécessaires. Il faudra donc attendre l'arrivée de Lionel Jospin au poste de Premier ministre pour voir une inflexion de cette attitude forte, avec une négociation entre les différents acteurs, puis avec Jean-Pierre Raffarin, une articulation de la négociation avec une position forte du gouvernement, pour parvenir à avancer en matière sociale. Le discours politique Cette capacité politico-institutionnelle forte de l'exécutif français s'est longtemps accompagnée d'un “discours de communication”, le gouvernement annonçant les grandes réformes à la population. [...]
[...] Plus précisément, il faut permettre des ajustements de l'emploi plus rapides (quitte à sécuriser les situations individuelles), favoriser la concurrence (en particulier dans les secteurs protégés), renforcer la protection des créditeurs et des actionnaires minoritaires Et sans doute, éviter que les interventions publiques ne viennent interférer la fixation des prix et des revenus ou l'allocation des ressources. En bref, il s'agit de s'en remettre à une vision libérale du fonctionnement de l'économie. Dans toutes les stratégies étatiques on remarque qu'au niveau de la politique économique, les Etats recourent à la logique du faire-faire en déplaçant la prise de décision vers les acteurs du marché comme les entreprises. On peut donc distinguer des convergences au niveau des stratégies mises en œuvre par différents pays. Mais, des spécificités subsistent. [...]
[...] Frédéric Teulon. État et le Capitalisme au XXe Siècle, PUF p. Jacques Valier. Le parti communiste français et le capitalisme monopoliste d´Etat, La Découverte p. [...]
[...] Les idées de ce modèle danois semblent être reprises par la France avec la loi du 25 juin 2008 prouvant ainsi une certaine convergence des politiques publiques entre les Etats. Patrick Hassenteufel souligne également l'impact de la globalisation financière et de la mondialisation dans l'apparition d'une convergence des stratégies étatiques. D'après lui, l'interdépendance des économies a considérablement érodé la capacité d'action des Etats nations qui n'ont pas d'autres possibilités que de s'adapter aux exigences d'un marché devenu mondial par des politiques publiques visant prioritairement à accroitre la compétitivité des entreprises. Ainsi, les politiques économiques et de protection sociale de chaque Etat convergent. [...]
[...] Les premiers maintiennent un niveau élevé de prestations et d‘aides financières, ce qui peut engendrer un problème : comment entretenir cette solidarité sociale? En revanche les Etats conservateurs comme par exemple l'Allemagne, de par des réformes modestes, essaient de changer le modèle de la solidarité sociale et ainsi minimaliser les injustices du marché du travail. Le problème essentiel est le chômage qui apparaît en raison de l´inadaptation des ouvriers industriels aux emplois du secteur tertiaire. De même, peut trouver plusieurs différences entre les Etats promoteurs, dont la France fait partie. [...]
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