Le capitalisme n'est pas né au XIXe siècle, comme il est commun de dire, mais relève d'un mouvement beaucoup plus lent, et d'un capitalisme commercial qui remonte aux XVe et XVIe siècles. Ce capitalisme est un système fondé sur la propriété privée des moyens de production qui conduit à une séparation entre ceux qui les possèdent et ceux qui ne disposent que de leur travail, les individus sont libres de vendre, d'acheter, de passer des contrats selon leurs intérêts, la recherche d'un profit maximum est la finalité essentielle de la production.
Ce capitalisme est-il synonyme d'économie de marché, c'est-à-dire suit-il les règles d'une autorégulation par le marché, d'après les principes des économistes libéraux (Walras, Marshall), ou alors peut-il exister sans marché ? L'histoire a-t-elle montré des périodes où le capitalisme existait avec un marché inexistant ou régulé ?
[...] Mais si le libéralisme est profondément mis en cause, le système capitaliste ne l'est, quant à lui, que superficiellement : même les nationalisations ne modifient pas fondamentalement le système de propriété privée. Plus qu'une distinction entre capitalisme et économie de marché, c'est bien ici une distinction entre économie capitaliste de marché régulé ou non qui est révélé. [...]
[...] Ce capitalisme repose donc sur l'économie de marché, et dans cette optique les deux termes peuvent être assimilés. La concurrence est faite par les prix (les entreprises sont Price-Takers), les relations internationales sont basées sur les échanges, l'État joue un rôle arbitre pour but d'assurer l'initiative privée, et de faciliter la mise en place du marché), le rapport salarial est celui du libre contrat (montée du salariat). Ce capitalisme est le cadre de la très forte croissance économique du XIXe siècle, mais surtout il a permis le développement du capital et de la grande entreprise. [...]
[...] Mais déjà des réponses différentes sont apportées aux problèmes. Selon les pays, les politiques changent. Concernant le protectionnisme, la France à travers le Tarif Méline, les États unis à travers le Tarif McKinley, l'Allemagne à travers les mesures de F.LIST et d'O.V. BISMARCK restent protectionniste. Tandis que l'Angleterre à travers A.SMITH et D.RICARDO est libre-échangiste (1860 : traité Cobden-Chevalier). Le rôle de l'État diffère également en France à travers SAINT-SIMON, en Allemagne avec BISMARCK et selon les analyses de GERSCHENKRON (thèse des substituts) et au Japon avec l'ère Meiji l'état est interventionniste. [...]
[...] Un cadre théorique est donc donné à la pensée de KEYNES, le capitalisme s'éloigne de l'économie de marché. Il y a une légitimation du rôle de l'État : BISMARCK les syndicats n'auront plus qu'à jouer du violon en voyant que le souverain s'occupe du peuple, BEVERIDGE Libérer l'homme du besoin KEYNES lutter contre les deux fléaux, le chômage et l'iniquité de la répartition Les fonctions de l'État s'élargissent, d'après la loi de WAGNER Plus la société se civilise plus l'État devient dispendieux l'État à de nouvelles fonctions d'après MUSGRAVE (d'allocation, de stabilisation, de redistribution). [...]
[...] Ainsi dans le cadre de ce capitalisme concurrentiel les termes, économie de marché et économie capitaliste sont très proches, ce capitalisme s'étant principalement appuyé sur les théories Classiques et Néoclassiques. Mais ce capitalisme entre dans une phase de transition à la fin du XIXe siècle, et au XXe siècle il devient de plus en plus administré et s'éloigne de l'économie dite de marché la régulation devient plus forte. Dès la fin du XIXe siècle le capitalisme mute (PERROUX ce qui croît change en croisant les interventions de l'État s'accroissent, notamment pour pallier les effets ravageurs du capitalisme donnant un cadre théorique aux interventions de J.M KEYNES Un nouveau modèle s'impose Le capitalisme à des effets impurs, la société cherche à s'auto- protéger, à contrôler la logique du marché. [...]
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