S'inspirant pour partie du monétarisme et du libéralisme ambiant, l'objectif final de l'UEM est avant tout celui de garantir la stabilité des prix. Viennent ensuite se greffer d'autres objectifs -ceux du carré magique de Kaldor- tels que la croissance, l'emploi ou l'équilibre extérieur qui doivent toutefois s'effacer dès lors qu'ils entravent la stabilité des prix. Mais qu'entendre par politique monétaire ? Ce terme désigne un outil de politique économique à travers lequel les autorités monétaires agissent sur des variables monétaires comme le taux de change, le crédit ou encore le taux d'intérêt afin d'influer sur la sphère réelle c'est-à-dire l'offre et la demande de monnaie et le comportement des agents non financiers en matière de financement et de détention d'encaisses. Donc dans l'UEM il s'agit d'un outil pour stabiliser les prix. Outre la rigueur avec laquelle cet objectif final est suivi, ce qui fait également la particularité de la BCE (Banque Centrale Européenne) est l'unicité de sa politique monétaire appliquée à un ensemble supranational, une zone constituée d'économies structurellement différentes. De sorte que l'on peut imaginer que les canaux de transmission de la politique monétaire vont être différents d'une nation à l'autre. On peut alors se demander quels sont ces canaux de transmission de la politique monétaire dans l'UEM et quels effets ces différences structurelles des économies nationales européennes vont-elles avoir sur l'objectif de la politique monétaire et sa transmission ? Comment assurer que cette politique monétaire unique, une fois transmise, ne crée pas des divergences dans les économies de l'UEM ? Ce sont dans ces optiques que nous nous intéresserons dans un premier temps aux divers canaux de transmission de la politique monétaire dans l'UEM avant de nous intéresser aux conséquences qu'entraînent les divergences structurelles des économies nationales quant à la transmission de la politique monétaire unique au sein de l'UEM.
[...] De plus, ces canaux de transmission rendent aussi l'appréciation de la politique monétaire insatisfaisante car les tests économétriques sont décevants. Par ailleurs, les données empiriques montrent que c'est le taux d'intérêt qui est de plus en plus utilisé pour agir sur le taux de change –pour assurer sa stabilité- et par là même sur la stabilité des prix. Effectivement, il est en théorie possible d'agir sur le taux de change mais en pratique il est de plus en plus difficile de le contrôler de par l'ampleur des flux qui existent sur le marché des changes (pour un euro de marchandise échangé 100 euros sont échangés sur le marché des changes). [...]
[...] E n revanche, si le financement désintermédié s'accroît, le rôle du canal du crédit diminue et donc l'impulsion de la politique monétaire sur la sphère réelle s'affaiblit. On notera qu'en Europe, il y a une domination du financement bancaire ce qui implique toutefois une certaine homogénéité. On peut aussi remarquer que si la structure du marché financier est déterminante, celle du système bancaire également Ainsi, plus la taille des banques s'accroît et plus la concentration du système bancaire est forte plus les banques peuvent absorber les effets d'une hausse des taux et préserver leur relation durable banque-clients. [...]
[...] Bibliographie - Les cahiers français nº297 (07/2000). (p29-35) - Les cahiers français nº335 (2006) Les politiques économiques. (p20- 21). - Economie, Samuelson et Nordhaus, ed.Economica - Principes d'économie, J.STIGLITZ - Principes de l'économie, N.Grégory MANKIW, - Les stratégies monétaires, D.FLOUZAT, puf 2003. - L'état de la France, Jacques le Cacheux, La découverte 2002. - Bulletin de la Banque de France (articles 105(1) et 3a). [...]
[...] Par conséquent plus les financements non bancaires sont importants, moins la transmission de la politique monétaire par le biais du canal du crédit et du taux d'intérêt sera forte. Ce qui explique ainsi les variations de transmission de la politique monétaire entre l'Allemagne et la Belgique : les dépôts non bancaires représentent 35% des ressources des banques pour l'Allemagne contre 60% pour la Belgique. Mais de manière générale, la structure des passifs des banques agrégées est homogène : les dépôts des agents non financiers représentent 45% des ressources des banques. [...]
[...] Pour prendre un exemple, une diminution du taux d'intérêt entraîne une diminution du coût de financement des agents et une augmentation du cours des obligations ce qui entraîne notamment un effet de richesse et implique un accroissement de la demande globale. Cela désigne ce qui se passe au niveau d'une économie nationale. Dans l'UEM, la politique monétaire européenne dispose de deux instruments pour agir sur le taux d'intérêt et réaliser son objectif de stabilité des prix. L'open market et le marché des facilités permanentes lui permettent d'encadrer les évolutions quotidiennes du taux d'intérêt et de le déterminer. [...]
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