Dans les années 50, la thèse dominante qui prévaut : les PVD (pays en voie de développement) ne sont pas mûrs pour la démocratie : certains invoquent un contexte culturel trop différent, d'autres soulignent que le développement de ces pays impose des charges trop écrasantes pour être confiées à un système démocratique étant donné les bas niveaux de départ et la faiblesse de l'épargne. Seule la contrainte peut mobiliser cette dernière, imposer des sacrifices pour le bien être à venir.
Avec la chute du mur de Berlin, marché et démocratie deviennent les horizons universels et indépassables de notre temps. Le thème de la « bonne gouvernance » (implicitement, la démocratie) commence à fleurir au sein des institutions internationales, relayées par les gouvernements du Nord comme du Sud. L'intellectuelle Amartya Sen résume ce changement de paradigme : « Un pays ne doit pas être jugé mûr pour la démocratie, mais plutôt mûrir par la pratique démocratique ». La nouvelle conception dominante postule un lien structurel entre la démocratie (entendue comme un régime représentatif, pluraliste et compétitif) et le développement, c'est à dire un ensemble de progrès économiques, sociaux et culturels (...)
[...] En revanche, la Chine a connu 30 millions de morts par famine 1958 et 1961, et la Corée du Nord a vu mourir de faim de sa population en 20 ans. Le troisième argument souligne le rôle constructif des démocraties (pour reprendre l'expression d'Amartya Sen). La diffusion de l'information et les débats publics étant plus faciles, la démocratie favorise la vulgarisation du savoir et la transformation des comportements (par exemple en éduquant la population aux bienfaits de l'allaitement au sein, à la prévention du SIDA Si l'on compare des pays à revenu égal, c'est dans les régimes démocratiques que les individus vivent le plus longtemps, que la mortalité infantile est inférieure et que les femmes donnent naissance à moins d'enfants. [...]
[...] Dégradation de l'économie. Depuis 2006 rétablissement du Parlement, gouvernement d'union nationale, rédaction d'une constitution républicaine et libérale, C'est donc un des pays de la région où l'autoritarisme est le moins ancré, pourtant continue à faire partie des 10 pays les plus pauvres du monde On pourrait en déduire, à l'instar de certains auteurs, une corrélation empirique entre autoritarisme et développement A. Le volontarisme et le contrôle social Exemple des sociétés hydrauliques (Karl Wirrfogel dans années 60). Le despotisme qui régit ces sociétés n'est que l'agencement politique d'un mode de production asiatique (imposé par conditions naturelles et par le mode de peuplement). [...]
[...] Thèse du passage à la démocratie à partir d'un certain stade de dvlpt. Quand un pays connaît un processus de dvlpt apparition d'une classe moyenne et de pop° bcp + instruites le pb de la participation (de la démocratie) devient + important. C'est ce qui permet à certains pays de passer du stade de démocratie comme procédure (respect des règles du jeu : élections, multipartisme, liberté de la presse) au stade de démocratie comme culture (implantation de l'esprit démocratique, confiance dans le pluralisme) selon Zaki Laïdi (cf remarque du début sur les nuances de démocratie). [...]
[...] ( Dans les 2 cas, le développement doit beaucoup au volontarisme et à un contrôle social vigoureux. B. L'explication d'Albert Hirschmann Pour Albert Hirschamm, les dictatures sont plus aptes à moderniser leur pays en profondeur que les démocraties. En effet, les acteurs des régimes représentatifs valorisent le court terme et raison des échéances électorales qui les attendent (incertitude sur l'avenir). La démocratie est donc marquée par des conflits d'intérêts au jour le jour, des turbulence sociales, et par la démagogie de politiciens avant tout soucieux de se faire réélire. [...]
[...] On pourrait plutôt parler d'une multitude d'interactions complexes et réciproques, mais pas automatiques, entre les deux processus. La situation asiatique amène également à faire la distinction entre croissance (décollage économique) et développement. Si la croissance n'a pas de lien avec la démocratie, en revanche le développement, entendu dans ses dimensions qualitatives (sociale, sociétale, culturelle, environnementale) apparaît clairement comme un allié des processus de démocratisation, dont il est à la fois un des facteurs et un des résultats. C'est ce que montre Amartya Sen dans sa comparaison entre l'Inde et la Chine. [...]
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