La BCE a annoncé le 07/12 le relèvement de son taux directeur à 3,5%. Depuis la création de l'Euro, cette autorité a le monopole de la politique monétaire de l'Euroland, politique qui échappe aux Etats membres, dont la marge de manœuvre conjoncturelle se réduit à la seule politique budgétaire.
Toute politique économique se caractérise par des objectifs et instruments articulés autour d'une politique conjoncturelle et d'une politique structurelle. On s'intéressera ici à la politique conjoncturelle.
En outre, le débat sur la coordination des politiques macroéconomiques en Europe renvoie à 2 questions : coordination entre les politiques budgétaires d'un part, détermination d'un policy mix optimal d'autre part. On analysera cette seconde dimension. Le policy-mix, concept formalisé par Mundell en 1962, permet d'apprécier l'articulation des politiques budgétaire et monétaire pour assurer, au plan intérieur, le plein emploi et, au plan extérieur, l'équilibre de la balance des paiements.
L'Euroland est caractérisé par un policy mix asymétrique. A partir de ce constat, comment articuler la politique monétaire européenne et les politiques budgétaires nationales ? L'objectif est la mise en œuvre d'un policy mix adapté en vue d'atteindre une croissance économique non inflationniste.
On analysera d'abord les modalités actuelles d'articulation pour ensuite voir que leurs limites rend indispensable la mise en place d'une coordination différente des politiques macroéconomiques.
[...] Les règles et le rôle de chaque politique doivent être clarifiés, notamment par le biais d'une Charte de politique économique. Enfin, la politique monétaire mérite clarification car la stratégie du double pilier nuit à sa lisibilité. Cette clarification implique l'abandon du contrôle de M3 et la BCE devrait reconnaître qu'une inflation inférieure à la cible doit être combattue avec autant d'énergie qu'une inflation trop élevée Les politiques économiques doivent être menées conjointement et admettre pour objectif fondamental l'augmentation du taux de croissance potentielle et la réduction du NAIRU L'Eurogroupe doit devenir un lieu où les responsables fixent des orientations en votant à la majorité qualifiée. [...]
[...] Enfin, l'articulation avec la politique budgétaire nationale est essentielle car les politiques budgétaires affectent les prix nationaux, et donc l'objectif de la BCE. B . et par des politiques budgétaires multiples car étatiques, articulées avec la politique monétaire par le biais d'un certain nombre d'instruments 1. La mise en œuvre de la politique monétaire commune ne s'est pas accompagnée de la création d'un budget fédéral La création d'une politique monétaire commune n'a pas débouché sur la mise en place d'un budget fédéral, qui aurait rapproché l'UEM de la zone monétaire optimale tel que développée par Mundell. [...]
[...] La coordination de la politique monétaire ne peut donc plus être décentralisée. La zone euro est une union monétaire où l'espace monétaire ne coïncide pas avec l'espace de souveraineté budgétaire. La coordination des politiques est alors nécessaire pour que les politiques nationales correspondent à la politique monétaire Cette politique monétaire n'est pas réellement coordonnée avec les politiques budgétaires car elle est indépendante à la fois des Etats membres et des Communautés La politique monétaire est conduite par la BCE, qui ne peut recevoir aucune instruction des Etats et de la Communauté. [...]
[...] Enfin, la question de l'élargissement de l'Euroland ne peut être négligée. Accueillir tous les Etats candidats dans l'UEM ferait courir un risque important à l'équilibre d'ensemble. Il faut donc prévoir une période de transition spécifique et des critères plus sévères. Pour conclure, on peut dire que l'articulation des politiques macroéconomiques en Europe est très complexe en raison d'une asymétrie sans équivalent entre une politique monétaire unique européenne et des politiques budgétaires multiples nationales. Il est également nécessaire de les concilier avec les politiques structurelles. [...]
[...] Elle est confrontée à 12 politiques budgétaires différentes, ce qui pose des problèmes d'illisibilité et d'incohérence. Les objectifs du pacte ne sont ni suffisants ni respectés. En 2004, sur les 25 Etats atteignent ou dépassent les 3%. Lorsqu'il a été question de sanctionner la France et l'Allemagne, le pacte a été suspendu. Mais surtout, il n'a pas favorisé l'utilisation de politiques contracycliques, dont la vocation est de réduire l'amplitude des cycles économiques. Il ne prend pas en compte la conjoncture, ce qui peut conduire à l'utilisation de politiques pro-cycliques, ayant un effet négatif. [...]
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