« Tout d'un coup, une agence de notation, Standard & Poor's, devenait la référence absolue de tous ceux qui, jusqu'à présent, soit l'ignoraient, soit la critiquaient ». Tels sont les propos de Nicolas Sarkozy lors de ses vœux aux forces économiques en 2012, démontrant ainsi toute l'ambiguïté qui existe autour des agences de notation : à la fois nécessaires aux États, elles peuvent sembler accélérer à l'inverse les effets de la crise.
[...] La note peut enfin être également retirée, notamment si l'émetteur ne donne pas assez d'information ou décide de rompre avec l'agence. Notation des entités publiques La notation des États fut relancée dans les années 1970, malgré les nombreux défauts souverains du début des années 1980, notamment lorsque Moody's a pris en 1986 la décision de noter des États souverains, dont les émissions n'étaient pas effectuées en dollars. La majorité des États obtiennent des notes spéculatives. En 2009 : - S&P note 119 États. - Moody's en note 108. - Fitch en note 105. N. B. [...]
[...] Quels sont les critères nécessaires pour noter un État ? Il s'agit du PIB/habitant, des ratios de la dette publique sur recettes budgétaires et de la soutenabilité de cette dette, mais aussi des taux de change, de la capacité des États à emprunter dans leurs propres monnaies, de l'appartenance à une entité économique supérieure (type UE) ou de la fréquence des défauts souverains durant les dernières années. On compte également des facteurs spécifiques : avec l'émergence de la notation de pays émergents, les agences prennent en compte la stabilité politique, la dépendance envers certains flux, ou la capacité des expatriés à renvoyer des fonds dans leurs pays. [...]
[...] À partir de la faillite de Lehman Brothers, les agences furent condamnées à dégrader massivement les notations des acteurs du secteur financier ( des entités notées AA pour Fitch). Cela consacra le double échec des agences : elles ont surestimé la volonté des États à intervenir en dernier ressort et elles ont contribué à une mésestimation des subprimes. Cependant, la qualité des notes n'est pas une source d'instabilité en elle- même[2]. Le véritable problème réside dans la notation des produits structurés. [...]
[...] La méthodologie des agences de notation en fonction des émetteurs de dette Les agences s'attachent d'abord à la mesure d'un risque de défaut, compris comme l'absence ou le retard de paiement des intérêts ou du principal d'une dette, ou l'obligation pour le débiteur de changer les termes du contrat. Un titre est d'autant mieux noté qu'il est facilement achetable et vendable. S'ajoute au risque de défaut la perte financière qu'entraînerait un défaut types de notes : - note d'émetteur, sur la qualité globale de la signature d'un émetteur - note d'émission, spécifique à chaque titre de dette émis sur le marché obligataire. - Note de recouvrement, qui mesure le risque de non-recouvrement associé à un titre. [...]
[...] Les agences sont au cœur de l'évolution récente des entités publiques et privées sur les marchés Le processus de notation a globalement changé depuis les années 1970, puisque les agences sont désormais rémunérées par les émetteurs de dette pour obtenir un rating, afin d'accéder rapidement au marché, au sein duquel des investisseurs mieux informés seront plus enclins à prêter, d'accroître leur notoriété et de refléter une forme de transparence. L'entité contacte l'agence, qui désigne un analyste. Ce dernier va rencontrer l'équipe de management en cas de structure privée, et le gouvernement pour un État souverain. L'analyste soumet ensuite son rapport à un conseil, qui détermine la note à attribuer, par vote. L'émetteur peut néanmoins faire appel. Normalement, à moins de comité de notation extraordinaire, la notation est révisée une fois l'an. [...]
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