Résumé :
Nombre d'économistes pensent avoir trouvé le cadre idéal de la politique monétaire : le ciblage de l'inflation adopté pour la première fois par la Nouvelle-Zélande en 1989. Les partisans de cette méthode en citent les nombreux avantages (inflation moyenne plus faible, stabilisation de la production et ancrage des anticipations de faible inflation).
Dans ce papier, notre objectif de base est de vérifier l'aptitude du ciblage de l'inflation pour un nouvel échantillon de pays, dans l'obtention de meilleurs résultats en matière d'inflation, de production et de taux d'intérêt. Nous avons essayé dans ce travail d'étudier les opportunités de l'adoption du ciblage d'inflation durant une nouvelle période 1975-2005 entrepris dans un échantillon de pays Asiatiques émergents en rapport avec un échantillon de pays de Nord d'Afrique.
Notre apport était de discuter les divergences entre les deux échantillons quant à la maîtrise surtout du taux d'inflation avant et après l'adoption de ciblage et encore l'effet du ciblage sur le maintien de la stabilité des variables à savoir le taux d'inflation, le produit intérieur brut déflaté et le taux d'intérêt de court terme. Pour valider cette hypothèse, nous avons fait appel aux tests de stationnarité, de causalités et de stabilité afin de tester l'importance des changements structurels dans l'instabilité du taux de l'inflation.
Les résultats des ces tests ,qui ont été conformes à ceux de Leonardo Leiderman (2002), Niamh Sheridan (2003), Laurence Ball (2003), dans l'échantillon des pays Asiatiques ont montré qu'il demeure difficile d'attribuer les changements observés dans la dynamique de l'inflation au seul fait de cibles explicites. De plus, Les deux groupes de pays ont enregistré des progrès, qui ont été toutefois plus marqués dans les pays adeptes du ciblage. Ainsi, l'inflation moyenne a diminué dans les deux groupes, mais celle des pays ciblant l'inflation est passée d'un niveau supérieur à celui des autres pays à un niveau à peu près identique.
L'intérêt de ce travail était de signaler, qu'en dépit de ces contraintes, le ciblage de l'inflation a donné en définitive des résultats positifs dans les pays émergents qui l'ont adopté. Les pays émergents d'origine africains sont appelés à suivre les directives d'adoption de ciblage d'inflation adoptées par leurs voisins.
Mots clés : politique monétaire, anticipations, cible d'inflation, taux d'intérêt, causalité, changements structurels.
Jel classification : E52; E31
[...] Selon Sims (1972), une série peut être reconnue comme causale pour une autre série, si les innovations de la première contribuent à la variance d'erreur de prévision de la seconde. Entre ces deux principaux modes de caractérisation statistique de la causalité, l'approche de Granger est certainement celle qui a eu le plus d'échos chez les économètres. Par ailleurs, nous allons intégrer le test de causalité pour exprimer les liens causals entre les variables. En se référant à la littérature économétrique, on va appliquer dans ce papier deux tests de causalités à savoir : la causalité au sens de Granger (1969), la causalité au sens de Sims (1972). [...]
[...] Pour cela, nous ferons appel dans le premier cas aux tests Dickey-Fuller (1979-1981) et KPSS (1992), ainsi que le test d'Andrews et Zivot (1992)41, dans le cas où les breaks points sont endogènes. En outre, et dans un tel contexte de variables inobservables, la notion de causalité à la Granger (1969)42, qui mesure l'importance d'une variable pour la prévision d'une autre, peut servir à déceler un changement possible du processus de formation des anticipations. Par exemple, si le taux d'inflation "cause" au sens de Granger le taux d'intérêt de court terme, cela signifie que l'inflation aide à prévoir les taux d'intérêt de court terme. [...]
[...] La mise en oeuvre d'un régime de cibles d'inflation était perçue comme un défi redoutable, nécessitant, entre autres choses, une expertise en matière de politique monétaire, des marchés bien rodés et une infrastructure institutionnelle qui semblaient absents dans la plupart de ces économies. D'autres régimes monétaires, le régime de changes fixes par exemple, étaient jugés plus appropriés. Avec le temps, toutefois, on en est venu à penser que les économies émergentes étaient justement celles qui pouvaient bénéficier le plus d'un régime de cibles d'inflation, car celui-ci leur procurerait le point d'ancrage nominal clair et, en définitive, la crédibilité qui leur faisait défaut. [...]
[...] II- L'adoption du Ciblage d'inflation dans les pays émergents et validation empirique : Méthodologie et données : Le choix est porté sur des variables macroéconomiques à savoir le taux du marché monétaire TMM, l'indice des prix à la consommation IPC et le logarithme du produit intérieur brut déflaté LPIBD. Les données sont engagées de la base du FMI sur un échantillon de pays émergents Asiatiques ayant déjà adopté la politique de ciblage d'inflation tels que la Philippine (date d'adoption de ciblage est janvier 2002), la Corée du sud (date d'adoption du ciblage est janvier 2001) et la Thaïlande (date d'adoption du ciblage est Mai 2000) et un échantillon de pays Magrébins (Tunisie, Maroc et Algérie) n'ayant pas adopté jusqu'au aujourd'hui une telle politique. [...]
[...] Le test d'Andrews et Zivot (1992) demeure très important dans la manière de valider l'impact non transitoire des chocs pour ces variables ci-dessus et pour ces six pays émergents, avec la présence de changements structurels pour chaque variable et pour chaque pays à une date différée. Les différents tableaux mentionnés ci-dessus montrent que les résultats des tests de racine unitaire effectués pour tous les pays émergents (surtout les pays qui ayant adapté le ciblage d'inflation) sont en faveur de l'hypothèse de stationnarité et semblent indiquer que l'adoption de cibles tend à favoriser la stationnarité de l'inflation en empêchant l'émergence de tout choc permanent. [...]
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