La problématique est celle de l'obéissance, comment obtenir l'obéissance à la loi, sur quels ressorts faut-il l'appuyer ? La loi est toujours ressentie comme une contrainte. Toute société suppose des lois pour qu'une vie commune soit possible, donc tout lien social implique ma volonté soit de quelque manière contrainte.
La première contrainte est la liberté des autres. Je ne peux pas faire tout ce que je veux. Je ne peux pas toujours agir en fonction de mon intérêt particulier. Le droit-la loi- est éprouvé comme ce qui m'oblige mais il est clair que je ne m'y soumets pas volontiers puisque mon intérêt particulier y est contrarié (...)
[...] La puissance de la loi réside dans son caractère légitime, dans la mesure où elle respecte l'intérêt commun. Chaque être raisonnable peut voir qu'il doit s'y soumettre. "Encore plus" signifie que la raison de l'obligation est davantage à chercher du coté de la sagesse de la loi plutôt que du coté de la crainte, de la punition. Il ne s'agit pas de dire que la menace de la punition ne permet jamais d'obtenir l'obéissance mais que la vraie raison de l'obéissance est à chercher dans la nature de la loi. [...]
[...] Rousseau, Discours sur l'économie politique La problématique est celle de l'obéissance, comment obtenir l'obéissance à la loi, sur quels ressorts faut-il l'appuyer ? La loi est toujours ressentie comme une contrainte. Toute société suppose des lois pour qu'une vie commune soit possible, donc tout lien social implique ma volonté soit de quelque manière contrainte. La première contrainte est la liberté des autres. Je ne peux pas faire tout ce que je veux. Je ne peux pas toujours agir en fonction de mon intérêt particulier. [...]
[...] Conclusion : il suit que le pouvoir le plus absolu est aussi invisible puisque placé dans le cœur de chacun. Le pouvoir visible qui étale une démonstration de force est aussi paradoxalement le plus faible. L'obéissance doit être obtenue par une politique qui produit des êtres raisonnables, qui volontairement consentent à se soumettre aux lois parce qu'elles sont légitimes. Conception d'une autorité apparente mais faible, parce qu'elle obtient l'obéissance par la force et conception d'une autorité absolue dans laquelle la contrainte est forte parce qu'intériorisée. [...]
[...] La grande politique consiste à faire aimer la loi. Le talent du politique consiste dans sa capacité à produire le consentement, le sentiment du devoir, donc à obtenir l'obéissance par une conversion de la volonté. Le talent du politique consiste dans sa capacité à s'immiscer dans les cœurs pour incliner les volontés, pour y produire l'adhésion à la loi, si bien que le sujet s'oblige lui-même. Le politique pourra bien mieux obtenir l'obéissance à la loi par une contrainte interne plutôt que par une contrainte externe. [...]
[...] Le gouvernement n'est pas le maître de la loi, c'est le peuple souverain qui en est le maître. Il en est le garant : cela signifie que son travail, c'est d'obtenir l'obéissance. Lorsque Rousseau écrit "c'est beaucoup", cela signifie que c'est une tâche difficile de fonder l''obéissance sur l'amour de la loi. En revanche, il est facile d'exercer la terreur. Rousseau va montrer dans le second paragraphe que fonder l'obéissance sur la terreur n'est pas difficile, ne relève d'aucun talent. Au contraire, l'art du politique tient dans sa capacité à faire aimer la loi. [...]
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