Les sérieuses difficultés rencontrées dans l'approvisionnement du marché américain depuis 1972, les conséquences du conflit israélo-arabe d'octobre 1973 ont contribué à mettre en évidence les menaces de pénurie de pétrole. Sa part grandissante dans le fonctionnement quotidien de l'économie fait craindre qu'une rupture dans les approvisionnements, ou même un simple ralentissement de ceux-ci, ne provoque de graves perturbations dans l'économie des grands pays industriels.
Le monde est-il menacé de pénurie en matière pétrolière ? Y a-t-il un risque, à un terme proche, d'un épuisement des ressources pétrolières ? Les risques de pénurie sont-ils réels ou imaginaires?
[...] Bibliographie M. [...]
[...] Depuis sa naissance, l'industrie du pétrole n'a jamais fonctionné avec des réserves supérieures à trente-cinq ans, et pourtant la production s'est jusqu'ici toujours adaptée à des besoins en progression très rapide. Cette approche doit en effet être complétée par les éléments suivants : 1. Les réserves récupérées sont toujours supérieures aux réserves prouvées annoncées. Les compagnies pétrolières donnent en effet à la notion de réserves prouvées un contenu très restrictif : il s'agit de la quantité de pétrole brut découvert dans des réservoirs bien délimités et qui peut être extrait selon les techniques présentes aux conditions actuelles de coût et de prix. [...]
[...] Depuis quelques années, certaines méthodes permettent, à partir d'un nombre très limité de forages, d'avoir une première évaluation. Mais cette évaluation est provisoire : la connaissance d'un champ s'améliore avec l'exploitation de celui-ci et, paradoxalement, plus il est exploité, plus augmentent les réserves récupérables. La réglementation elle-même est responsable de cette sous-évaluation, en particulier aux États-Unis. L'importance des avantages fiscaux attachés aux découvertes conduit les autorités à ne les accorder qu'au vu d'évaluations fondées sur des certitudes, mais non sur des probabilités. [...]
[...] Les risques de pénurie sont-ils réels ou imaginaires? La réponse à ces questions posées à l'économie de la fin du XXe siècle implique une analyse tout à la fois des ressources potentielles existantes et de leur répartition. Pour schématiser, il apparaît que, sur un plan purement technique et théorique, il n'y a pas de menace de pénurie en matière pétrolière jusqu'à la fin du siècle, mais que la mauvaise répartition géographique des ressources peut faire craindre des difficultés dans les approvisionnements des grands pays consommateurs. [...]
[...] La production libyenne est réduite de 160 millions de tonnes en 1970, année record, à 132 en 1971 et à 105 en 1972. La situation créée par la Libye à la fin de 1970 a joué un rôle décisif sur les conclusions des négociations de Tripoli et de Téhéran en 1971. Le Koweït a décidé de plafonner à partir de 1972 sa production au rythme atteint à cette date. En octobre 1973, les pays membres de l'O.P.A.E.P., Organisation des pays arabes producteurs de pétrole, décident une réduction immédiate de 5 p de la production, suivie de réductions mensuelles ultérieures d'importance au moins analogue, tant que les territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 ne seront pas évacués Cette décision est accompagnée d'un embargo sélectif vers certains pays tels que les États-Unis et les Pays-Bas. [...]
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