Une partie des hommes qui nous gouvernent, aurait ainsi le sentiment de l'impuissance et de l'inefficacité des politiques économiques ; perception partagée par ailleurs par une frange non négligeable de l'opinion publique. Or, rien n'est plus inexact, d'une part, les mesures de lutte contre le chômage n'ont pas toutes été tentées, loin s'en faut et surtout les politiques économiques privilégiées depuis, globalement, la fin de la Seconde Guerre mondiale ont démontré et prouvé une réelle efficacité, sous certaines conditions il est vrai, et pas uniquement d'ailleurs dans le seul domaine de l'emploi.
[...] C'est à l'homme de définir ses priorités et de choisir les stratégies économiques qui lui sont attachées. Qu'on ne se méprenne pas et qu'on ne se trompe pas de combat, des espaces de liberté quant aux choix de vie existent bel et bien, et cela malgré les contraintes de l'environnement. Une des attributions principales de la politique est justement d'organiser les débats entre citoyens afin d'arrêter les choix de société. L'horizon économique n'est pas écrit mais reste à écrire chaque jour. [...]
[...] Comme le rappelle Jean-Claude Guillebaud, dans son dernier livre -Le goût de l'avenir- : Hier, encore, le sablier étranglé en son milieu mais élargi dans ses deux extrémités, figurait assez bien notre rapport au temps. L'étroit passage médian correspondait au présent tandis que les deux masses sphériques désignaient le passé (au dessus) abouté à l'avenir (Au dessous). Le présent, mince rétrécissement du sablier, n'avait droit qu'à la portion congrue. Il n'était que l'espace insaisissable de l'écoulement du temps. En clair, nous étions surtout habités par la mémoire et mus par le projet. Nos vies étaient principalement gouvernées par le souvenir et par l'attente. Elles étaient comme emplies par le passé et par le futur. [...]
[...] Les quarante ans passés depuis la Seconde Guerre mondiale n'ont été qu'une parenthèse dans l'histoire économique ; le développement de l'Etat providence n'a pu se faire que parce que nous vivions dans une période exceptionnelle caractérisée par l'inflation et l'endettement. L'exception a depuis tiré sa révérence. Néanmoins, la longueur de la parenthèse a fait son œuvre, les générations en activité aujourd'hui , demandent un temps d'apprentissage vis-à-vis du nouvel environnement désinflationniste. Première exception : la hausse des prix Dans le système capitaliste, la règle générale est plutôt à la baisse des prix. Nous le voyons bien lorsque nous achetons des ordinateurs et des télévisions. [...]
[...] De fait, au cours des deux dernières décennies du vingtième siècle, la redistribution salariale ou fiscale a fonctionné moins bien au profit des ménages qu'à l'époque keynésienne. Le pouvoir y a appartenu à l'actionnaire, à l'innovateur et à l'entrepreneur, plutôt qu'au salarié, à l'Etat distributeur et régulateur, et même à certains égards qu'au client. On l'aura donc bien compris, l'ajustement des marchés des biens et services se fait entre une demande, déterminante dans le court terme, et une offre qui, elle, est conditionnée par des données à long terme. [...]
[...] Dans les périodes de forte innovation pendant lesquelles on assiste à l'émergence en nombre de nouveaux acteurs et de nouveaux produits, l'accent est mis sur l'offre. C'est ce qu'illustre la loi énoncée en 1803 par l'économiste français Jean-Baptiste Say (dite aussi loi des débouchés), selon laquelle le seul fait de la formation d'un produit ouvre dès l'instant même des débouchés pour d'autres produits L'offre crée donc sa propre demande du fait des revenus engendrés par la production supplémentaire. Dans l'énoncé de la loi de Say, l'identification de la production et de la vente a fait l'objet de nombreuses critiques : tout bien produit ne trouve pas nécessairement, ni immédiatement acheteur. [...]
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