Inégalités, idéal démocratique, mesure des inégalités, courbe de Lorenz, coefficient de Gini, rapports interdéciles, loi de Kuznets, libéralisme
Depuis une trentaine d'années, les inégalités de revenus, de patrimoine, d'accès à l'emploi, aux savoirs, entre les jeunes et les adultes, entre les hommes et les femmes, s'accroissent. Certains y voient un déficit démocratique (voir les thèses de Tocqueville). Une société démocratique est une société qui assure l'égalité des chances et des conditions.
Pourtant, certains inégalités sont acceptables, voire normales dans la mesure où d'abord elles révèlent des qualifications, des prises de risques, des efforts de travail différents (c'est le principe d'équité) et par ailleurs, parce qu'elles ne sont pas nécessairement incompatibles avec les valeurs démocratiques, c'est-à-dire avec le principe de citoyenneté. Ces inégalités n'empêchent pas chacun d'exercer ses droits, par exemple d'accéder aux services publics ou bien de participer au pouvoir.
Il apparaît donc illusoire de souhaite réduire les inégalités justes. Cette idéologie égalitariste nuirait au dynamisme économique. Pour les libéraux, les individus performants (les plus méritants) seraient alors découragés de créer ou de travailler plus.
Les inégalités peuvent donc être légitimes mais à deux conditions :
– Que l'enrichissement des riches ne contribue pas à l'appauvrissement des pauvres
– Que la mobilité sociale soit suffisante pour éviter la reconstitution de privilèges de classe. Dans ce cas, il y aurait
reproduction sociale et donc il y aurait inégalités des chances à la naissance.
[...] Relation entre progrès technique, croissance et inégalités : A. La loi de Kuznets (1971) : Les phases de croissance, de mutations sectorielles, produisent ce que Schumpeter aurait appelé une destruction créatrice. Dans un premier temps, les inégalités (en matière de santé, de culture, de revenus et d'emplois) s'accroissent mécaniquement pour ensuite se stabiliser et enfin se décliner. Cette tendance résulte du déplacement d'une fraction de la main-d'œuvre la mieux formée, des branches anciennes en déclins vers des branches nouvelles à forte productivité où les revenus sont supérieurs. [...]
[...] Ces inégalités finissent donc par profiter aux plus démunis. Par ailleurs, les inégalités favorisent donc également la croissance puisque la forte propension à épargner des classes aisées, des ménages entrepreneurs, stimulent l'investissement. En effet, l'épargne abondante, les capitaux abondants, sont moins chers. C'est notamment cette logique qui explique les politiques de niches fiscales, de réduction d'impôts qui ont été accordées aux épargnants aisés. Il apparaît donc comme étant contre-productif la redistribution des revenus par la fiscalité et les cotisations sociales. [...]
[...] Inégalités et mondialisation : Jean-Luc Gréau a démontré que nos systèmes sociaux ne peuvent pas résister à la mondialisation. Pour lui, seule une politique protectionniste peut éviter cette casse sociale. On rappelle que les pouvoirs publics en France ont fait baisser les taux de cotisations sociales pour améliorer la compétitivité-prix. En contre-partie, il n'est plus possible de maintenir le même niveau de protection sociale. La concurrence des pays à bas salaire et à forte capacité technologique précarise l'emploi et comprime les salaires des peu qualifiés plus particulièrement dans les activités à faible valeur ajoutée. [...]
[...] Page 4 Chapitre 7 : Inégalités et idéal démocratique Conclusion : Accepter la forte montée des écarts de revenus ne semble pas légitime. D'abord parce que les cadres dirigeants n'ont pas fait la preuve de leur plus grande efficacité économique. Ensuite parce que la remontée des revenus vers l'élite sociale fait chuter la demande solvable. A l'inverse, l'égalitarisme c'est-à-dire la recherche du principe de strict égalité pour tous risques d'entacher les libertés et de démotiver les acteurs les plus entreprenants. [...]
[...] Elles sont équitables dans la mesure où elles sanctionnent des mérites individuels, des talents et des efforts de travail différents. Les partisans de l'état régulateur contestent ces valeurs individualistes dans la mesure où la réussite et les talents supposés de chacun masquent en réalité un déterminisme socioculturel. Les élites, les classes dominantes ont ainsi le plus souvent hérité de privilèges (thèse de Bourdieu). Par conséquent, les emplois, les statuts et les revenus ne sont pas équitablement répartis. A. Le recul de l'idéal égalitaire et montée des valeurs individualistes : Les critères de performance individuelle ne sont pas objectifs. [...]
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