L'intervention de l'Etat dans l'économie est un des grands débats de fond de la science économique. Musgrave (1959) a proposé une typologie de cette intervention :
- l'Etat peut produire : des infrastructures, des services publics (défense, justice)
- l'Etat peut redistribuer : il verse des prestations sociales ou accorde des subventions
- l'Etat peut réguler : il réglemente l'économie ou mène une politique économique
L'Etat providence relève de la logique de redistribution, on parle aussi de l'Etat social.
L'Etat social est une construction historique. La protection sociale est jugée néfaste par les auteurs classiques (principalement Malthus), les
lois d'assistance pour les pauvres adoptées au XVIIIe siècle en Angleterre sont très contraignantes et peu généreuses. Dès lors, les organisations ouvrières chercheront à organiser par elle-même leur protection sociale.
La protection sociale est utilisée par Bismarck en Allemagne pour lutter contre le développement des idées socialistes : il met en place (à la fin XIXe) des assurances maladie, accident du travail et vieillesse obligatoires pour les ouvriers (corporatisme). La législation sociale française se met en place progressivement de la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
[...] Les critiques de l'Etat providence Les politiques sociales sont remises en cause à plusieurs titres. Selon Rosanvallon, la crise de l'Etat providence a trois sources : - financière : elle est de plus en plus coûteuse et pèse sur l'économie - efficacité : elle n'a pas atteint tous ses objectifs - légitimité : elle ne protège pas tout le monde Une politique sociale moderne doit repenser ses objectifs : la solidarité et la justice. Les Etats doivent choisir entre une solidarité d'humanité (survivre) et de citoyenneté (égalité des chances). [...]
[...] L'Etat providence et les politiques sociales L'intervention de l'Etat dans l'économie est un des grands débats de fond de la science économique. Musgrave (1959) a proposé une typologie de cette intervention : - l'Etat peut produire : des infrastructures, des services publics (défense, justice) - l'Etat peut redistribuer : il verse des prestations sociales ou accorde des subventions - l'Etat peut réguler : il réglemente l'économie ou mène une politique économique L'Etat providence relève de la logique de redistribution, on parle aussi de l'Etat social. [...]
[...] De plus, la mesure de la pauvreté est très difficile. C'est un phénomène relatif en partie. Ex : le seuil de pauvreté en France dépend du revenu médian Certains pays cherchent à mettre en place des politiques spécifiques de lutte contre la pauvreté Ex : le Revenu Minimum d'Insertion en France Ex : l'impôt négatif en Angleterre ou aux Etats Unis Mais elles posent un double problème : leur financement et le risque de trappe à pauvreté. II] Les crises de l'Etat providence depuis 1985 Les années 80 sont marquées par les réformes de la protection sociale afin de répondre aux nouveaux défis et aux nombreuses critiques. [...]
[...] Q : l'Etat providence est-il condamné ? La mise en place de l'Etat providence 1945-1985 La protection sociale Les politiques sociales découlent d'un besoin de sécurité des populations. Dans le prolongement du rôle très actif joué par les Etats au cours de la WWII, les pays développés vont instituer des systèmes de protection sociale. Le principe est de couvrir par des assurances les principaux risques de l'existence : retraite, maladie, accident du travail, famille ou chômage, Ewald (1986). Ex : National Health Service couverture sociale gratuite, publique et centralisée Ex : Sécurité sociale (France), maintien de régimes particuliers et d'une médecine indépendante. [...]
[...] De plus, la logique de remboursement des frais (France) ou d'accès gratuit (Angleterre) ont des effets pervers : elles favorisent la demande de soin et la déresponsabilisation des offreurs. Même si les USA et leur modèle libéral connaissent une tendance identique. Les retraites mises en place aux origines de l'Etat providence ne sont plus soutenables. Qu'elles reposent sur un système par capitalisation ou par répartition, elles reposent sur un financement différé entre actifs et inactifs. Or le vieillissement de la population modifie singulièrement la répartition entre retraités et actifs. Les générations issues du baby-boom prennent leur retraite en masse depuis le début des années 2000. [...]
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