Etat, politique économique, 1945, croissance, Trente Glorieuses
Acteur économique mais aussi arbitre, organisateur du marché et « instituteur du social », l'État ne cesse de voir grandir son influence au cours du XXe siècle au point qu'en 1986, l'historien Jean Bouvier évoquait la « plus grosse des grandes entreprises ». L'objectif de ce chapitre est donc de retracer l'adaptation des politiques de régulation de la conjoncture aux périodes de croissance puis de crises, le rôle des politiques structurelles, leurs effets ainsi que leurs difficultés respectives.
[...] Il s'agit, d'une part, d'exporter l'inflation chez les partenaires puisqu'un différentiel positif accroît leurs prix relatifs. D'autre part, cette politique poursuivie avec persévérance renforce la crédibilité des autorités ; ce qui permet de réduire les primes de risque sur les taux d'intérêt. Elle marque, enfin, une rupture par rapport aux politiques discrétionnaires puisqu'elle sera maintenue coûte que coûte quels que soient les gouvernements et les majorités au pouvoir. Couplée avec la politique du Franc fort, elle vise aussi à en faire l'ancre du système, espoir que caresse la France au printemps 1992. [...]
[...] Animés par des techniciens comme Claude Gruson, ils permettent à la France de se doter d'une comptabilité nationale et, plus tard, de modèles économétriques. La planification à la française (1947-1975) - Le premier plan fut voté en 1947 pour la période 1945-1950, prolongé jusqu'en 1952 pour assurer la répartition des crédits de l'aide Marshall. Élaboré sous la férule de Jean Monnet, il concentrait les efforts sur six secteurs de base (électricité, charbon, sidérurgie, ciment, transports, machines agricoles) avec un souci d'interdépendance entre les branches motrices. [...]
[...] Le succès de cette politique est indéniable puisque le Franc intègre le SME dès sa création en mars 1979 et le déficit passe de du PIB en 1976 à en 1979. Mais des zones d'ombre subsistent car, d'une part, la restauration des marges des entreprises ne suffit pas à faire repartir l'investissement et, d'autre part, le chômage continue sa progression ( de la population active en 1979 contre en 1976). Du reste, le second choc pétrolier de fin 1979 annihile tout espoir de redressement rapide d'autant que la poursuite de cette politique est de plus en plus mal perçue par une opinion désabusée, attirée par les promesses socialo-communistes d'une politique keynésienne de relance de la demande. [...]
[...] Dans ces conditions, l'État n'est plus à même de mener une politique industrielle autonome sous peine de déroger aux règles communautaires car la logique européenne tend à se substituer aux politiques nationales sans qu'apparaisse pour autant une politique européenne C'est Dominique Strauss-Kahn qui s'exprimait en ces termes en 1992 : quand on prononce ces mots à Bruxelles, tous se retournent en riant et en disant "Tiens un Français". Pourtant, le MITI en fait et ça ne fait rire personne ! [...]
[...] Il s'agit alors de rassurer les marchés financiers en fixant comme objectif la restauration de comptes publics fortement dégradés (la dette des administrations publiques représente en du PIB contre en 1990). Ce choix a du reste été réaffirmé en 1997 par l'adhésion de Lionel Jospin au Pacte de Stabilité et de Croissance (Traité d'Amsterdam). Le fondement qui guiderait les politiques économiques des années 1990-2000 serait le théorème d'équivalence ricardienne (ou Ricardo-Barro). Selon ce concept, un déficit trop lourd influence négativement les anticipations des agents qui redoutent un alourdissement de la pression fiscale (effet d'éviction). [...]
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