Si l'on garde à l'esprit que l'économie, en tant que corps de connaissance, est issue de préoccupations politiques et morales, l'intérêt d'étudier les théories du droit naturel moderne est multiple. D'une part, on juge en général que c'est à travers le renouveau des concepts d'état de nature et de contrat social, opéré par les théories du droit naturel moderne au XVIIe siècle, que se serait produit, en Occident, le basculement entre représentations holiste et individualiste de la société. Alors que la société médiévale subordonnait toute destinée individuelle à la réalisation du "bien commun" (c'est-à-dire, le plan divin), les théories du droit naturel moderne partent toutes d'une fiction, l'état de nature, dans lequel sont mis en scène des individus indépendants les uns des autres et dépouillés de leurs attributs sociaux. C'est désormais l'individu qui précède, d'un point de vue logique et axiologique, la société et non l'inverse. Or l'essor de l'idéologie économique au XVIIIe siècle reposerait précisément sur une conception individualiste de la société.
D'autre part, on a coutume d'opposer le contrat social, concept central des théories du droit naturel moderne du XVIIe siècle, au marché, concept central de l'économie politique des XVIIIe et XIXe siècles. Cette opposition renvoie au problème, posé par l'érosion de la société d'Ancien Régime, de la régulation politique ou du lien social. Il s'agit à l'époque de comprendre pourquoi des individus généralement pensés, dès le XVIIe siècle, comme égoïstes et aux destinées indépendantes les unes des autres, sont néanmoins capables de coexister pacifiquement et de former une société.
Le concept de contrat social aurait permis de résoudre provisoirement cette problématique. Mais l'économie politique aurait fourni une réponse beaucoup plus satisfaisante au 18e siècle, le marché, et aurait de ce fait absorbé le politique et gagné son autonomie.
[...] Il s'agit non seulement de sortir l'homme d'un état de terreur face au risque de mort violente, mais aussi, moins tragiquement, de rendre possible la coordination entre individus, de garantir la propriété et les contrats pour permettre l'industry ainsi que l'activité artistique et intellectuelle, et finalement le progrès humain. Le rôle de l'Etat dans la circulation monétaire L'État joue le rôle du cœur, vers lui convergent les recettes et de lui partent les dépenses, vivifiant l'ensemble des membres qui constituent la république. [...]
[...] Perpétuel du fait de l'égalité des forces en présence : pas de vainqueur, du moins durablement. Généralisé puisque nul n'est en sécurité et que chacun est l'ennemi de chacun. ( Ni propriété, ni industrie, ni art, ni science, ni société pas d'espace pour "l'économie" par conséquent ( "la vie de l'homme est solitaire, besogneuse, pénible, quasi-animale et brève" "solitary, poor, nasty and short") La sortie de l'état de guerre de chacun contre chacun Nous venons de voir vu (conséquence que la LOI faisait défaut en l'état de nature selon Hobbes. [...]
[...] ( Conclusion : en l'état de nature, en l'absence d'un pouvoir commun, chacun jouit d'un droit illimité sur toutes choses, y compris sur la vie d'autrui. ( Conséquences : Conséquence 1 : pas de propriété privée 126). La distinction entre le mien est le tien n'est pas possible puisque chacun a droit à tout s'approprier, y compris ce qui est en le pouvoir d'autrui. La force est la règle du droit. ( l'établissement de la propriété privée coïncidera avec l'apparition de l'état social. [...]
[...] Qui va garantir son respect ? Alors que tout le monde est en droit de juger ? Evidemment cela ne veut rien dire, en particulier pour la monnaie. ( La monnaie repose sur un rapport de confiance, lui-même fondé sur une autorité politique. En l'absence d'une autorité susceptible de garantir la valeur de la monnaie, il est évident que personne n'en voudra !(donc le politique est nécessaire pour justifier certaines parties de l'économie) Une fois encore il faut replacer tout ceci dans son contexte historique. [...]
[...] La propriété n'est donc pas un droit naturel, mais un droit acquis. A contrario de Hobbes, Locke cherche à démontrer que la propriété est un droit naturel de l'homme, c.-à-d. qu'elle doit exister, même en dehors de l'état social. ( La propriété privée existe en l'EN et n'est pas le produit d'une convention passée entre les hommes. En effet, selon Locke, quoique la terre et ses fruits aient été donnés par Dieu en commun à l'Humanité, on peut s'en approprier une portion sans l'assentiment exprès des autres copropriétaires (cf. texte). [...]
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