Politiques économiques, UEM, policy mix européen, BCE, politique budgétaire expansionniste
On suppose qu'il existe deux autorités : la BCE et le gouvernement économique.
La BCE a une préférence pour la politique monétaire restrictive (hausse du taux d'intérêt) ; et le gouvernement économique une préférence pour la politique budgétaire expansionniste. En l'absence de coordination, il y a un risque de surenchère, parce que la politique de l'un ne convient pas à celle de l'autre.
Plus le gouvernement mène une politique budgétaire expansionniste, plus la BCE va augmenter ses taux d'intérêt (politique monétaire restrictive) ; et plus la politique monétaire est restrictive, plus il faut augmenter la demande et les investissements publics (donc faire une politique budgétaire expansionniste).
Cette combinaison des politiques économiques est donc inefficace.
[...] Les zones (Union Européenne et Etats-Unis) étaient confrontées aux mêmes problèmes au début des années 1990, à savoir un chômage et un déficit importants. Il y a eu une baisse importante du taux d'intérêt entre 1990 et 1992 aux Etats-Unis ; et une réduction du déficit public dans un second temps (dernière ligne du tableau). La croissance revient ainsi dès 1992. Dans l'UE, on constate que le taux d'intérêt a diminué, mais il reste supérieur au taux américain, et la diminution est relativement faible. [...]
[...] On va ainsi se retrouver avec une situation de politique budgétaire expansionniste et une politique monétaire restrictive, ; 0). Le mieux serait la situation ; où le gouvernement mène une politique budgétaire restrictive et la BCE une politique monétaire expansionniste. Le Pacte de Stabilité est censé assurer cette situation car il assure (normalement) une politique budgétaire restrictive. - Comment cette analyse pourrait être mobilisée pour critiquer l'actuel policy mix européen ? L'indépendance de la BCE fait qu'elle ne tient pas compte de la politique du gouvernement et mène une politique monétaire restrictive. [...]
[...] Plus le gouvernement mène une politique budgétaire expansionniste, plus la BCE va augmenter ses taux d'intérêt (politique monétaire restrictive) ; et plus la politique monétaire est restrictive, plus il faut augmenter la demande et les investissements publics (donc faire une politique budgétaire expansionniste). Cette combinaison des politiques économiques est donc inefficace. On peut formaliser cette situation à l'aide de la théorie des jeux. Si on prend deux agents A et B qui sont interrogés par la police et ont deux choix : soit se taire, soit dénoncer l'autre. On peut observer que, parmi les quatre configurations, celle où les deux se taisent profite aux deux (les chiffres sont les utilités). Cependant, les agents ne connaissent pas le choix effectif de l'autre. [...]
[...] En regardant les chiffres cumulés, on constate que, selon ce modèle, une baisse plus forte du taux d'intérêt dans l'UE comme aux Etats-Unis aurait amené de la croissance (malgré une légère inflation) et une réduction du solde budgétaire (à - Comparer cette situation à la réaction des autorités européennes et américaines après le retournement de conjoncture de 2001. En comparant avec les réactions en 2001, on voit que là-aussi les réactions de la FED sont plus fortes que celle de la BCE. Les taux américains diminuent fortement, et deviennent même inférieurs aux taux européen. C'est le même type de réaction au début des années 1990 et en 2001 de la part de la BCE et de la FED. [...]
[...] La situation où les deux agents se taisent n'est pas un équilibre de Nash. En effet, si B se tait, la meilleure stratégie pour A est de dénoncer B ; et si B dénonce la meilleure stratégie pour A est de se taire. On peut également faire le même raisonnement en inversant A et B. Les deux agents vont donc se retrouver dans une situation où ils se dénoncent tous les deux ; 0). Cette situation est un équilibre de Nash car la situation ne peut pas être améliorée unilatéralement. [...]
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