La richesse des nations, Des colonies - Adam Smith (1776) - De quelle manière Adam Smith critique-t-il les systèmes coloniaux européens, porte-drapeau d'un modèle mercantiliste grandissant ?

Thèmes abordés

La richesse des nations, Adam Smith, système colonial européen, mercantilisme, libéralisme économique, colonie grecque, colonie romaine, géopolitique, Indes orientales, appât du gain, illusion coloniale, Christophe Colomb, cupidité humaine, ruée vers l'or, monopole du commerce, colons, Espagne, France, Portugal, Pays-Bas, commerce exclusif, développement économique

Résumé du document

Adam Smith est reconnu pour la postérité de son oeuvre et on l'érige souvent comme le « père » du courant économique du libéralisme. Dans son oeuvre sur la richesse des nations, il prend position sur les nombreux sujets politiques de son temps et établit une critique cinglante du mercantilisme, le modèle économique des grandes nations européennes de son temps. Aujourd'hui, nous allons donc étudier une partie méconnue de son oeuvre, le chapitre « Des colonies » de son ouvrage « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » dans lequel il établit une critique structurée de la colonisation et de ses effets néfastes qu'il considère comme le stade le plus abouti de la pensée mercantiliste.

Extraits

[...] Comme vous l'aurez compris, Adam Smith voit dans le monopole un frein au développement économique des pays et à la liberté des habitants. Le monopole mercantiliste augmente certes le capital des marchands, mais il diminue le « capital naturel » qui affaiblit le capital de la nation tout entière. On peut expliciter ce propos par une citation « C'est ainsi que l'unique avantage que le monopole procure à une classe unique de personnes est, de mille manières différentes, nuisible à l'intérêt général du pays ». [...]

[...] La richesse des nations, Des colonies - Adam Smith (1776) - De quelle manière Adam Smith critique-t-il les systèmes coloniaux européens, porte-drapeau d'un modèle mercantiliste grandissant ? Introduction Adam Smith est né le 5 juin 1723 à Kirkcaldy dans la région du Fife en Écosse. Orphelin de son père, Adam Smith grandit dans une famille aisée et montre très tôt des signes d'appétence pour les études. À l'école, il se fait vite remarquer par ses grandes capacités intellectuelles. Dès l'âge de quatorze ans, il part étudier à Glasgow où il fait la rencontre de Francis Hutcheson, son professeur de philosophie morale qu'il considère très tôt comme un mentor. [...]

[...] Il s'attaque directement au colonialisme et son système d'exploitation : « Ce [les colonies] sont tout au plus des dépendances accessoires, une espèce de cortège que l'empire traîne à sa suite pour la magnificence et la parade ». Cependant, il étudie chaque système indépendamment des autres et malgré la dénonciation profonde du mercantilisme, il établit tout de même une hiérarchie des modèles, l'Angleterre étant perçue par lui comme le plus tolérable. Il explique d'autant plus que ces agissements provoquent parfois l'affaiblissement de l'État, malgré l'exercice de monopoles avantageux. [...]

[...] À la suite de ses études, Adam Smith devient très jeune professeur à l'université de Glasgow dans laquelle il enseigne la philosophie morale. Adam Smith gagne rapidement en notoriété en fréquentant des cercles d'intellectuels, mais aussi de par son attitude dynamique et excentrique, son apparence physique et ses tics le font connaître aussi bien pour ses connaissances que pour son originalité. En 1759, il publie son premier ouvrage de référence, un livre philosophique qui s'intitule « Théorie des sentiments moraux » un ouvrage largement publié qui fait échos dans toute l'Europe. [...]

[...] Adam Smith se montre ainsi critique envers les projets coloniaux européens sur le plan des valeurs prônées par ces derniers. La recherche effrénée de l'or des nations mercantilistes est inappropriée pour Adam Smith. Les actions des européens guidés par ce qu'il appelle une illusion coloniale vont être la porte ouverte à une colonisation toute azimut sous la bannière de doctrine mercantiliste agressive, ce que nous allons voir dans notre deuxième sous partie. Les modèles mercantiles européens guidés par une illusion coloniale Christophe Colomb revenant de ses premières expéditions en Amérique devait trouver moyen de donner grande importance devant la Cour d'Espagne, des pays desquels il revenait. [...]