L’Homme unidimensionnel - Herbert Marcuse (1964) - Critique de la société moderne

Thèmes abordés

Homme unidimensionnel, Herbert Marcuse, critique de la société moderne, marxisme, changement social, bourgeoisie, prolétariat, société industrielle, organisation de la société, pensée positive

Résumé du document

Ce texte, rédigé par Herbert Marcuse, un philosophe et sociologue marxiste américain, d'origine allemande (disciple de l'école de Francfort et du freudo-marxisme) est extrait de son ouvrage l'Homme unidimensionnel, paru en 1964 sous le titre One Dimensional Man et traduit en français en 1968.
L'auteur explique comment la société industrielle avancée, caractérisée par le progrès technique, bloque le changement social en absorbant les forces des classes opposées, les bourgeois et les prolétaires, et contrôle les besoins des individus grâce à la production et à la distribution de masse. Cette société contemporaine, dite unidimensionnelle, caractérisée par sa logique de productivité, devient ainsi pérenne, et conserve sa domination.

Extraits

[...] Par ailleurs, Herbert Marcuse regrette que cette menace de conflit entre les deux blocs empêche que la lutte des classes, au niveau local, régional et international, se manifeste dans un climat pacifiste. Il décrit une lutte entre les capitalistes et le prolétariat, qui diffère de celle qui se produisait au dix-neuvième siècle, en raison de « capacités (intellectuelles et matérielles) de la société contemporaine » supérieures, qui se traduisent par une domination plus forte de la société sur les individus, via la technologie. [...]

[...] Pour l'auteur, ces deux tendances existent bien, l'une à côté de l'autre, et même l'une dans l'autre. La première tendance domine, mais il utilise le terme « d'évènement accidentel » qui peut modifier et transformer la situation présente. Toutefois, si l'individu n'est pas affecté dans son comportement, alors l'évènement accidentel n'impliquera pas de changement sur le plan qualitatif. L'auteur base son analyse sur la société contemporaine dans laquelle le processus productif, la distribution de la production, via les machines, ne sont pas des instruments supplémentaires, séparées de leurs conséquences sociales et politiques. [...]

[...] De cette condition, Marcuse en déduit l'unidimensionnalité de l'être humain. Par ailleurs, il critique la démocratie qui n'est qu'une illusion qui cache la forme du gouvernement, via les systèmes spécifiques de production et de distribution. La pensée de l'individu est ainsi masquée dans ces communications de masse. Il en résulte une unidimensionnalité des comportements et des pensées en raison du rôle divertissant et endoctrinant des médias, de la publicité. Dans ces conditions, le système dominant repose sur cette pensée unidimensionnelle des individus au sein de ces sociétés industrielles avancées. [...]

[...] Le développement de ce projet influence l'univers du discours et des pratiques, ainsi que la culture au niveau matériel et sur le plan intellectuel. Un tel système dégage une productivité telle que la société se façonne de telle sorte que le progrès technique est enfermé dans une telle domination. L'auteur en déduit ainsi que la rationalité technologique se transforme en rationalité politique. L'auteur conclut son article en donnant des références spécifiques sur les thématiques de la technologie et du changement social, du grand capital, de la transformation du travail dans l'industrie, traitées par la littérature en sociologie et psychologie. [...]

[...] Conclusion L'ouvrage l'Homme unidimensionnel d'Herbert Marcuse est un texte militant qui critique l'évolution future des sociétés contemporaines, caractérisées par le capitalisme. Il établit ainsi un diagnostic de l'Homme unidimensionnel. De plus, il montre qu'une telle société industrielle avancée n'est pas synonyme de liberté, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Il utilise notamment des arguments marxistes à l'encontre de la démocratie des sociétés contemporaines, à savoir que la démocratie empêche les contestations révolutionnaires, en raison d'un contrôle complet de la pensée, qui bloque toute protestation et rend la société non explosive. [...]