Peu d'Occidentaux connaissent la provenance de leur barre chocolatée ou de leur chocolat chaud et encore moins la façon dont ils sont produits. Grâce à notre périple camerounais, nous avons pu découvrir un des grands pays producteurs de cacao et étudier aussi bien la culture elle-même que la transformation ou les institutions qui les encadrent. Cette filière a subi de plein fouet la libéralisation du secteur au début des années 1990 et les cultivateurs ont vu leurs revenus diminuer de manière conséquente depuis.
La question qui s'est alors posée à nous est la suivante : comment est-il possible d'augmenter le revenu des planteurs ? Pour y répondre, nous avons axé nos recherches, questions et entretiens sur deux aspects permettant de le diversifier et/ou de l'augmenter : l'agroforesterie (c'est-à-dire, dans ce cas, l'association de la culture du cacao et d'arbres fruitiers) et la valorisation des sous-produits de la culture.
Au cours de ce rapport, nous tenterons de présenter les différents acteurs de la filière et le contexte dans lequel ils évoluent. Puis nous nous intéresserons aux nombreux problèmes rencontrés par les agriculteurs lorsqu'ils cultivent cet arbre, avant de voir quelles sont les solutions apportées pour y remédier et quelles sont celles qui sont ou devraient être envisagées. Enfin, après quelques critiques adressées à la filière dans son ensemble, nous étudierons plus précisément une piste qui pourrait être intéressante dans l'optique d'une augmentation de revenu.
[...] Retour sur Douala. Dimanche 15 avril Départ pour Limbé afin de découvrir la partie anglophone du pays, dans la province du sud-ouest. Nous avons pu visiter le Jardin botanique créé en 1892 afin d'acclimater certaines plantes ; c'est également un centre international pour la recherche sur la biodiversité. Nous avons également pu marcher sur une plage de sable noir, de formation d'origine volcanique. Lundi 16 avril Départ de Douala pour la brousse, en Province du centre, région à forte production de cacao. [...]
[...] Le cacaoyer (Theobroma cacao L.) est un petit arbre dicotylédone, à feuilles persistantes de la famille des Malvacées. C'est une espèce tropicale cauliflore (les fleurs et les cabosses se développent à même le tronc) et diploïde (2n = 20). Il mesure généralement entre 3 et 8 mètres en culture mais jusqu'à 15 mètres à l'état naturel. Il atteint sa taille adulte vers 10 ans. L'écorce est peu épaisse et de couleur blanc-gris. Il présente des racines latérales abondantes dans la couche humifère, ainsi qu'un pivot central, pouvant atteindre 2 à 3 mètres, qui descend plus en profondeur dans le sol. [...]
[...] Ce travail éprouvant est effectué sans mécanisation. Une fois terminé, on brûle la parcelle afin d'éliminer toute trace de végétations, parasites La cacaoculture est une culture sur brûlis. Lorsque le terrain est prêt, on prépare les lignes de culture, en creusant des trous au niveau des endroits où seront plantés les futurs cacaoyers ; trous que l'on rebouche immédiatement avec de la terre de surface enrichie avec du fumier. On met alors en place l'ombrage. Les planteurs utilisent des arbres ayant un certain intérêt économique : bananiers, papayers, avocatiers, safoutiers, orangers, manguiers, kolatiers . [...]
[...] Au Cameroun, la période de récolte court de septembre à février, le pic étant en octobre. Tout de même, il est important de souligner qu'il existe également des récoltes sanitaires Effectuées pendant le défrichage, elles permettent de retirer les cabosses arrivées à maturité à cette période. Ce procédé évite la propagation des maladies. La récolte se fait exactement à maturité des cabosses car une trop longue attente augmente les risques de pourriture ou de germination des fèves. La maturation, période entre la fécondation et la récolte, prend entre 5 et 6 mois et se repère grâce à la couleur de la cabosse (vire au jaune ou au rouge) et au bruit qu'elle produit quand on la frappe. [...]
[...] C'est probablement sur ces deux points que les efforts les plus importants sont à faire. Ce sont malheureusement aussi ceux qui vont demander le plus de temps à rectifier, les habitudes étant très fortement ancrées. Mais des solutions existent et certaines d'entre elles sont déjà en place, avec un impact plus ou moins important Stratégies et solutions envisagées pour maintenir et développer la filière cacao au Cameroun 3.1 Mise en place de systèmes agroforestiers Le revenu issu de la culture du cacao ne répond pas aux besoins des planteurs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture