Le contexte national et international a subi des chocs depuis 2008 avec la crise alimentaire mondiale (mai 2008), la crise financière mondiale et la crise politique à Madagascar (depuis début 2009) entrainant des changements et restructurations nécessaires dans le milieu agricole et agroalimentaire malgache.
Le maïs à Madagascar occupe une place importante puisqu'il constitue la troisième culture en surface et en production. Il constitue un aliment de substitution au riz et est la principale matière première dans la composition de provende pour l'élevage de porcs et de volailles, élevages en développement.
Cette étude de la filière maïs s'inscrit dans une étude plus transversale des marchés agricoles malgaches conduite par la Banque Mondiale et le CIRAD dans le cadre des Etudes Economiques et Sectorielles (ESW). Cette étude vise à identifier les opportunités de développement et les dysfonctionnements de la filière pour permettre de définir des axes d'intervention possible pour le développement de cette filière et l'amélioration des revenus des producteurs. Pour ce faire, cinq zones d'enquêtes ont été choisies selon des critères tels que le niveau de la production, les liens avec le marché d'approvisionnement de la ville d'Antananarivo, le niveau de consommation en maïs, le lien avec le marché à l'exportation, le lien avec le marché de l'agro transformation, le potentiel au niveau de la production et de l'élevage (porcin et de volailles) entre autres. Ces zones sont : Bongolava, Itasy, Vakinankaratra, Atsimo Andrefana et Antananarivo.
Madagascar n'a pas une place importante sur le marché international du maïs. Ce marché de 820 millions de tonnes pour 2008 est dominé par les USA (307 millions de tonnes, à titre de comparaison, Madagascar produit 440 000 tonnes soit 0,05 % de la production mondiale) et la Chine (166 millions de tonnes). Au niveau mondial, la consommation de maïs est supérieure à la demande, faisant diminuer les stocks. Cette hausse est notamment liée au nouvel enjeu que représentent les biocarburants, le maïs permettant la fabrication d'éthanol. Dans la sous-région (l'Océan indien) dont fait partie Madagascar, la demande en maïs est surtout liée au développement de l'élevage avicole et, dans une moindre mesure, porcin. Cependant, le maïs argentin, plus compétitif, représente une concurrence.
[...] Page 7 Madagascar Agricultural Markets Study Etude filière maïs Au sein de la filière maïs, les collecteurs sont les acteurs clefs (avec les agro-industriels et les exportateurs) car ils représentent le lien entre les zones de production et les zones de consommation. Ils détiennent l'information sur l'offre et la demande et sur les prix pratiqués sur chaque zone. Leur principale contrainte est le mauvais état des pistes qui augmentent leur frais de transport (part importante dans la formation des prix). Les OP sont présentes sur la filière maïs et appuient les producteurs au niveau des techniques mais surtout dans l'organisation de ventes groupées. [...]
[...] VFTV (Antsirabe) : VFTV est une fédération des Associations Paysannes du Vakinankaratra, membre de FIFATA comptant une cinquantaine d'OP membres (soit environ 700 adhérents). Ses actions porte sur l'appui à la sécurisation foncière, le conseil technico-économique en appui à la promotion de filières, l'information sur les marchés en collaboration avec FERT et le Système d'Information Economique sur les légumes), le renforcement de capacité des dirigeants et sur la représentation et défense des intérêts des producteurs. Les principales difficultés rencontrées se situent au niveau des coopératives et de l'Union de coopératives miss en place (dysfonctionnement entre élus et producteurs). [...]
[...] Quelques supermarchés (SHOPRITE, Jumbo, ) à Antananarivo vendent du maïs grain sec pilé, par sachet de 1 kg, pour la consommation humaine et du maïs grain en vrac. les grossistes : ils sont exigeants au niveau de la qualité (notamment le séchage). Les détaillants : ils sont aussi exigeants sur la qualité. Les supermarchés : Ils travaillent avec des fournisseurs stables. Les exportateurs : Deux sociétés d'exportation ont été identifiées : SOPAGRI (demande de 500 tonnes pour 2010, peut exporter sur Mayotte, Seychelles et la Réunion) et PROGEM (demande de 800 tonnes pour 2010, exporte à la Réunion). [...]
[...] Dans ce cas, on peut parler de transaction liée. Les sous collecteurs sont, presque toujours, liés aux collecteurs par des engagements à terme (forward market contract). Les sous collecteurs sont souvent fixes pour un même collecteur. Ce dernier avance les frais de collecte (en partie pour la majorité des cas), à hauteur de 50 à 80% selon les cas et la confiance établit entre les deux acteurs. Une avance de 100% peut se faire mais uniquement dans le cas d'un lien étroit entre les deux acteurs (lien familial par exemple) et d'une interdépendance forte. [...]
[...] La structure du prix du maïs est très variable selon les sous filières étudiées. Ainsi, les marges pour des acteurs identiques sont très différentes par sous filières. Ainsi, la marge du revendeur peut varier de 11% transformation artisanale à 22% Exportation en période de récolte pour atteindre des valeurs beaucoup plus extrêmes selon la filière allant de transformation artisanale à 20% Vente directe en période de pénurie. D'une manière générale, et ce quelque soit la sous filière, la marge du producteur est plus importante lorsqu'il vend en période de pénurie que lorsqu'il vend en période de récolte. [...]
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