Si le rayonnement culturel du cinéma français apparaît indéniable, son rayonnement économique est quant à lui plus limité.
Tout d'abord, tous les films ne sont pas exportables. Il existe en effet des films trop ancrés dans la culture du pays pour pouvoir être appréciés à l'étranger. C'est surtout le cas des comédies qui, très souvent, ont des références nationales, qui n'évoquent rien dans un autre pays. Un des exemples les plus révélateurs est celui des Bronzés, amis pour la vie. Si la qualité de ce troisième opus a largement été remise en doute, il n'en demeure pas moins qu'il a attiré plus de 10 millions de spectateurs dans les salles françaises en janvier 2006. Quelques mois plus tard, les droits du film à l'international sont en vente au Marché du Film à Cannes. Très peu de gens assistent aux projections, le film ne trouvera pas ou peu d'acheteurs. Le film sortira finalement dans peu de pays : Argentine, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Canada, Croatie, Estonie, Grèce, Russie, Slovénie, Suisse, Ukraine et Yougoslavie. Margaret Menegoz, présidente d'Unifrance, le souligne d'ailleurs, comme le rapporte un récent article du Figaro : « Ce qui marche le mieux, c'est le cinéma d'auteur, à vocation commerciale, qui rencontre l'air du temps. Ce qui marche moins bien, ce sont les comédies, car l'humour est profondément national : les comédies qui ont un grand succès en France ou en Italie ont un handicap à l'exportation » . Il y a toutefois quelques exceptions comme Astérix et Obélix, mission Cléopâtre qui s'est très bien exporté ou encore les comédies de Francis Veber.
En revanche, les films qui traitent de la spécificité française, les films d'auteurs sont ceux qui sont les plus « exportables ».
[...] Cette place accordée au cinéma français d'un point de vue culturel est sans aucun doute un héritage des frères Lumière, on reconnait à travers le monde, la France comme le pays qui fit naître le cinéma. Le rayonnement culturel du cinéma français est en effet indéniable. En revanche, son rayonnement économique est moins évident. Nous l'avons vu, la part des recettes pour les films français, générées outre-Atlantique sont considérables et les ventes à des distributeurs locaux peuvent financer jusqu'à la totalité d'un film. [...]
[...] Bien sûr, ces quelques éléments ne suffisent pas à faire d'un film français un succès aux Etats-Unis. C'est avant tout la qualité du film, sa réalisation, ses interprètes qui sont les premiers responsables de son succès. Il convient néanmoins de noter que La Vie en rose s'était doté d'atouts facilitant une carrière internationale et a su tirer profit de sa carrière en festivals. Le film est donc aujourd'hui promis à un bel avenir à l'étranger, acclamé partout par la critique et le public Part des ventes internationales dans le financement d'un film Comme nous venons de le voir, les recettes générées par les films lors de la carrière internationale ne sont pas négligeables. [...]
[...] Le titre d'une de ses chansons est clairement plus évocateur même s'il demeure en langue française. D'où le titre La Vie en Rose retenu pour les Etats-Unis. Le réalisateur a d'ailleurs précisé que ce qui aurait pu être la traduction littérale du titre, The Kid avait déjà été utilisé par Charlie Chaplin. Différentes affiches de La Môme dans le monde France Etats-Unis Italie Allemagne Australie L'affiche a quant à elle également évolué. Elle a en effet été débarrassée des grands noms du casting qui y figuraient. [...]
[...] Comme l'indique le tableau suivant, il y a de plus en plus de films dont les devis sont supérieurs à 7 millions d'euros et parallèlement de moins en moins de films dont les budgets sont compris entre 4 et 7 millions d'euros par rapport à 2005), les films à devis supérieur à 7 concentrant des investissements. Films d'initiative française selon l'importance du devis Source : CNC b. Un nouveau besoin pour les films américains : l'exportation Le cas des Etats-Unis est différent. De manière simple, la première puissance mondiale a une population de 300 millions d'habitants et pour 6300 salles et donc la possibilité de générer des recettes plus importantes qu'en France où un film a un public potentiel cinq fois moins important. [...]
[...] Two Days in Paris de Julie Delpy réalise 2,5 millions de dollars en seulement 1 mois d'exploitation. Enfin, La Vie en Rose (La Môme) d'Olivier Dahan, dont les résultats battront probablement les records des films français outre- Atlantique, a déjà généré près de 20 millions[2] de dollars de recettes après 3 mois d'exploitation. Sont également à remarquer les bons résultats de Lady Chatterley de Pascale Ferran, Bamako d'Abderrahmane Sissako, La Tourneuse De Pages de Denis Dercourt, Golden Door d'Emanuele Crialese et Angel-A de Luc Besson. [...]
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