Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l'importante question du développement et de son financement se pose au niveau international, en particulier pour les pays les moins développés. A partir de 1945, les aides financières sollicitées par ces pays et orientées par les intérêts géopolitiques connaissent une forte croissance. Le financement est assuré par les trois grands acteurs que sont les Etats, les organismes internationaux et les entreprises.
Les Etats représentent à peu près 70 % de l'aide publique mondiale, avec en tête les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et la France. Les organismes internationaux fournissent 30% du financement au développement. Il s'agit majoritairement du FMI et de la banque mondiale mais aussi de l'UE, de l'ALENA ou encore de l'OCDE. Les entreprises privées, quant à elles, réalisent le financement par l'intermédiaire des investissements directs à l'étranger (IDE).
L'IDE fait référence à une « activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidant dans un autre pays », selon la définition de l'OCDE. Il peut s'agir de la création d'une entreprise nouvelle tout comme de fusion ou d'acquisition. Il est conventionnellement admis qu'il n'y a IDE que lorsqu'un investisseur acquiert un minimum de 10% du capital d'une entreprise, et ceci afin de pouvoir participer significativement à sa gestion. Si la proportion de capital possédée par une entreprise est inférieure à 10%, on parle d'investissement de portefeuille. Les IDE comprennent également les opérations en capital réalisées entre les différentes unités institutionnelles. Ils se manifestent généralement par des apports en capital ou des prêts de la maison mère à sa filiale.
Le développement des IDE est intrinsèque au processus de globalisation de l'économie. Leur croissance annuelle moyenne était de 25% dans les années 1980, puis de 13% environ dans les années 1990, tandis que la croissance des exportations de biens était respectivement de 14% puis de 3 % durant les mêmes périodes. Depuis, les IDE sont perçus comme étant le meilleur moyen de financer le développement et le vecteur assurant l'intensification de la mondialisation.
Mais comment sont dirigés ces IDE ? Quels sont les éléments qui orientent les choix d'investissement des entreprises ? C'est à ces questions que nous tenterons de répondre tantôt implicitement, tantôt explicitement tout au long de notre étude, qui portera donc sur les stratégies de localisation des IDE. A cette fin, il nous semble nécessaire de rappeler dans une première partie les apports purement théoriques sur les IDE, puis l'évolution des flux d'IDE depuis le 20ème siècle dans une seconde partie. Nous nous intéresserons alors dans une troisième et ultime partie aux stratégies de localisation associées au concept d'économie géographique.
[...] Les principaux flux d'investissements directs s'effectuent ainsi au sein de la Triade. Comme on peut le voir sur le tableau à la page suivante, les pays européens préfèrent échanger des IDE avec d'autres pays européens. Cette explosion des IDE dans les années 1980 peut s'expliquer par le contexte libéral qui s'installe progressivement dans tous les pays industrialisés, qui a permis une atténuation du poids des contraintes pesant sur les firmes et leurs filiales (notamment en assouplissant les TRIM (Trade-Related Investment Measures). [...]
[...] Ces deux éléments sont donc des atouts importants dans l'attraction des IDE. Selon cette même théorie la multinationalisation de certaines firmes produirait une conduite moutonnière de la part des firmes concurrentes mettant en œuvre une stratégie semblable et permettant une dynamique d'investissements croisés au niveau mondial. Un autre modèle important, celui de Krugman, sera développé dans notre deuxième partie. Après avoir présenté les principaux apports théoriques sur les IDE et les déterminants à leur localisation, nous avons maintenant une conception plus claire de l'investissement à l'étranger. [...]
[...] A la fin des années 1980, le Japon est le 1er exportateur net de capitaux. La plus grande partie des investissements directs à l'étranger ont lieu entre pays industrialisés, ces derniers ayant des goûts similaires et donc des marchés nationaux comparables. Les firmes ont tendance à s'implanter dans les pays plus proches afin de réduire les coûts que représente le fait de s'installer à l'étranger. Par exemple, les firmes françaises vont d'abord en Grande-Bretagne, tandis que les firmes américaines vont d'abord au Canada. [...]
[...] Si on considère un contexte de concurrence oligopolistique, trois types d'actions amènent les firmes multinationales à augmenter leurs investissements directs à l'étranger. La première de ces actions est l'attaque préventive : Si une firme X pressent une menace d'une firme Y d'un autre pays, elle effectue un IDE dans le pays de la firme Y afin de mieux faire face à ce concurrent. La seconde action est l'effet d'imitation : c'est le cas des entreprises qui effectuent un IDE à la suite d'une autre entreprise ayant effectué le même type d'IDE (Mitsubishi investissant à la suite de Toyota sur le vieux continent). [...]
[...] Extrait de : Collection Alternatives Economiques Christophe Storaï, Attractivité territoriale et stratégies de localisation : le territoire corse peut-il devenir un nouvel Eden ? Bergman et Shen: L'investissement direct étranger dans les pays en développement : progrès et obstacles Extrait de : Finance et développement décembre 1995. Sites Internet www.ocde.org ( site Internet de l'OCDE www.cnuced.org ( site Internet de la CNUCED www.imf.org ( site Internet du FMI www.insee.fr ( site Internet de l'INSEE www.wikipédia.org Annexe A Annexe B Business Environnement Risk Index (BERI) Critères à remplir pour attirer les investisseurs étrangers dans un pays, selon les Etats-Unis. [...]
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