Les délocalisations, conséquence de la Division Internationale du travail accélérée par la mondialisation, sont depuis quelques années au cœur d'un vif débat. Le nombre d'articles parus sur le sujet, notamment en France en témoigne, plus de 4000 articles en 2004. Cet intérêt est facilement explicable, en effet, si l'impact global des délocalisations sur l'emploi et l'activité reste limité, elles engendrent néanmoins un climat d'insécurité sociale néfaste, que ce soit pour l'activité économique ou pour le progrès social.
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[...] Mais ce phénomène de délocalisations serait simplement le résultat d'une rationalisation de l'organisation. De même que l'externalisation des activités de service (restauration d'entreprise, service informatique ) sont faits par des industries extérieures à une firme, et de même que par exemple chez Renault ou ailleurs plus de 70% de ce qui entre dans un véhicule vient d'autres fournisseurs, l'externalisation s'opère en direction de l'étranger. Chacun tend à se concentrer sur ce qu'il fait de mieux. Le but affiché est alors de tirer partie du marché et pratiquer l'offre créatrice c'est-à-dire créer de nouveaux marchés. [...]
[...] Le cas des informaticiens californiens commence à être connu. Ils protestent contre l'offshoring vers l'Inde. La région du Bangalore en Inde accueille aujourd'hui plus d'informaticiens que la Sillicon Valley. De plus, en France, les délocalisations d'emplois industriels se sont accélérées sans qu'elles aient été compensées en amont par des créations d'emploi dans le high tech ni en aval dans les services de qualité aux entreprises. Enfin il est très difficile de chiffrer précisément les gains et perte que les pays riches subissent. [...]
[...] La destruction créatrice apparaît alors comme le moyen durable de répondre aux défis de l'emploi et surmonter les crises d'enlisement collectif dans l'illusion du maintien des choses en l'état et du toujours plus sans productivité 2-Des apports pour les pays qui les reçoivent mais aussi pour les pays qui les subissent. Les pays d'accueil : Les pays en développement font tout pour attirer les IDE. S'ils agissent ainsi c'est qu'ils pensent pouvoir profiter de cette présence. Les firmes multinationales investissent en effet généralement massivement dans l'équipement et la formation de la main d'œuvre. C'est d'ailleurs presque toujours dans les entreprises internationales que les salariés locaux trouvent les rémunérations les meilleures. Grâce aux délocalisations, les pays émergents peuvent donc incontestablement moderniser leur appareil industriel et acquérir de nouveaux savoirs faire. [...]
[...] La menace des délocalisations pèse comme une épée de Damoclès au dessus des salariés. Cette insécurité sociale favorise l'acceptation d'inégalités croissantes et décourage la consommation et donc l'investissement et la croissance. La structure des entreprises change aussi considérablement. Dans de nombreux cas, des usines avec des délocalisations et changement d'actionnariat finissent par dépendre de sièges lointains. Si la oolitique sociale de l'entreprise mère n'est pas bonne, on passe d'un système paternaliste avec ses avantages de proximité et de connaissance de la culture du travail dans le pays à un système anonyme. [...]
[...] La littérature économique considère généralement les délocalisations comme un mal nécessaire pour les économies développées. Elles peuvent tout d'abord permettre aux entreprises délocalisées de préserver une partie des emplois dans le pays d'origine alors qu'ils auraient risqué de disparaître corps et bien. De plus, en délocalisant, les entreprises gagent en productivité et celle- ci apporte croissance et élévation du niveau de vie du fait des prix plus bas des produite ou services importés. L'économiste Catherine Mann estime que pour les EUA les délocalisations de la fabrication de matériel informatique ont entraîné une baisse des prix de 10 à 30% supérieure à ce qu'elle aurait été sans ce processus. [...]
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