Avec l'adhésion, depuis le 1er mai 2004, des 10 nouveaux membres de l'Union Européenne, venus de l'Est, et la montée en puissance de la Chine et de l'Inde, la délocalisation est la nouvelle grande peur des pays développés. Elle est devenue un thème de campagne électorale aux Etats-Unis et un des premiers sujets de préoccupation du gouvernement Raffarin; en effet, une partie du budget français de 2005 est consacrée à la lutte contre les délocalisations.
Par ailleurs, en rejetant le projet de constitution européenne par un référendum, le 29 mai dernier, les Français ont notamment manifesté leur crainte d'assister à une fuite des entreprises françaises vers l'étranger et, par là même, à des pertes d'emplois.
Au sens strict, la délocalisation d'entreprises est le transfert de production d'un site national vers un site étranger afin d'importer, pour satisfaire la consommation nationale, des biens et des services jusqu'alors produits localement, et pour répondre par exemple à la pression d'un client en réduisant les coûts qui ne pourraient l'être nationalement.
La délocalisation consiste également pour les entreprises à investir à l'étranger pour développer leurs activités sur de nouveaux marchés en croissance.
[...] Dès lors, les entreprises vont gagner en effet de productivité, en coût de production moindre, qui vont se traduire par une croissance et une élévation des niveaux de vie profitant aux consommateurs (bénéficiant des prix plus bas des produits ou services importés). L'entreprise va gagner en parts de marché mondial, ce qui va, à terme, faciliter la création d'emplois qualifiés, mieux payés. Le fait que les délocalisations présentent des aspects positifs doit être nuancé, et connaît certaines limites. Les revers de la délocalisation Tout d'abord, les délocalisations créent un climat d'insécurité sociale dans le pays d'origine. Ce phénomène décourage la consommation intérieure et encourage les politiques restrictives centrées sur la réduction du coût du travail. [...]
[...] Il faut conserver l'innovation, mais là encore la France se laisse distancer. En effet, elle ne dépense que de son PIB en recherche et développement, ce qui est nettement moins que ses principaux concurrents. Le déclin n'est pas une fatalité. Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS, propose des solutions. Le phénomène est très inquiétant depuis 3 ans ; la France détruit des emplois, même dans l'industrie High Tech, un secteur censé devenir son domaine de spécialisation. C'est la conséquence directe du relâchement de l'effort de formation supérieure. [...]
[...] De plus, Lionel Fontagné, directeur du centre d'études prospectives et d'informations internationales, pense qu'il faut s'attendre à la délocalisation des travailleurs étrangers en France, qualifiés et moins payés, dans le cadre de la prestation de services à l'étranger, susceptible d'être libéralisée à l'Organisation Mondiale du Commerce. La mauvaise solution consisterait à empêcher les délocalisations. Cela serait dommageable pour les entreprises françaises qui perdraient en compétitivité et en productivité. Le problème, lorsqu'un salarié perd son emploi, c'est sa difficulté à retrouver du travail. Il faut donc s'occuper d'eux, en leur assurant une formation. [...]
[...] Les dépenses du personnel correspondant aux emplois ramenés en France seront prises en charge par l'Etat (la première année au taux de 50% puis de façon dégressive pendant 5 ans). Le gouvernement Raffarin a choisi, par ailleurs, de baisser les charges sur les salaires, d'alléger les formalités pesant sur les entreprises. De plus, une proposition du conseil des impôts, selon un rapport sur la concurrence fiscale du 28 septembre 2004, plaide pour un rapprochement du système fiscal français vers le modèle européen. L'objectif serait d'aller vers un taux d'imposition plus bas avec des bases d'imposition plus larges. [...]
[...] Mais qu'en est-il des moyens de lutte contre les délocalisations ? III) Les solutions pour faire face aux délocalisations Les 3/4 des entreprises jugent, encore, le prix de revient et le coût du travail comme des éléments décisifs de la compétitivité. Cependant, l'attractivité française existe bel et bien et pourrait être renforcée si : - l'Etat s'engageait à renforcer la fiscalité et le droit du travail, dans le cadre d'une harmonisation européenne. - de la valeur ajoutée était créée grâce à l'innovation, au marketing, à la recherche et développement, et la mise en place d'une véritable intelligence économique. [...]
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