Les évolutions de l'économie mondiale ont été extrêmement profondes et se sont produites à un rythme de plus en plus rapide ces dernières années, donnant lieu à de nombreux bouleversements. L'ampleur de ces bouleversements a constitué une rupture radicale avec les anciennes régularités et a contribué à façonner un nouvel ordre économique mondial. C'est dans cet environnement instable, sur fond de récession et de montée de chômage en Europe, que la question des délocalisations intervient. Les délocalisations d'activités économiques hors du territoire national mobilisent l'attention générale et font l'objet de nombreuses études qui font ressortir des effets controversés sur l'emploi et le commerce extérieur principalement. Cependant la perception du phénomène diffère énormément selon les personnes interrogées, avec d'un côté de l'optimisme pour la plupart des économistes qui pensent que les délocalisations sont « source de gains potentiels pour tous les pays », et de l'autre côté « le pessimisme grandissant de la société civile ».
On tentera tout d'abord de définir le terme de délocalisation, afin de pouvoir cibler de la meilleure façon possible les effets de ses délocalisations par la suite.
[...] On prend toutefois en compte la création ex nihilo d'unité de production à l'étranger ainsi que les Investissements Directs à l'Etranger soit l'acquisition de plus de 10% du capital d'une unité de production à l'étranger. Dans une acception plus large on pourra inclure tout ce qui se rattache à des importations auprès de filiales ou de sous-traitants. C'est alors que le phénomène prend toute son ampleur et peut inquiéter au plus haut point les dirigeants politiques et les populations concernées. Néanmoins, la majorité de ces flux s'effectuent entre pays développés. On peut donc se limiter à l'étude des seuls flux en provenance des pays à bas coût. [...]
[...] Les pays développés sont directement concernés par ces restructurations puisqu'ils vont progressivement voir leur influence internationale diminuer. Les délocalisations sont un phénomène majeur de notre économie. Il semble que cela soit un phénomène global et irréversible pour les pays concernés. L'économie mondiale est en pleine mutation et les délocalisations en font partie. Celles-ci ont de nombreux impacts néfastes qui risquent de se développer encore au cours du temps, mais selon une bonne partie de l'opinion publique, il est tout de même nécessaire de minimiser ceux-ci au regard des différentes études sur le sujet. [...]
[...] La destination des délocalisations a pour but de pousser à son extrême la logique des coûts. Or si historiquement les pays à faible coût salarial ont permis l'abaissement des coûts de production de produits manufacturés il est évident aujourd'hui que le développement des technologies de l'information et de la communication leur permet d'entrer également sur le secteur des services. La performance en la matière de pays tels que l'Inde peut effrayer des pays de plus en plus spécialisés dans le secteur comme c'est le cas pour les Etats-Unis ou l'Irlande. [...]
[...] La réorganisation de la géographie économique est issue d'une sélection naturelle darwinienne. Les économies les plus efficaces sont aujourd'hui les économies en développement. Elles captent la majorité de la croissance des importations et des exportations et rattrapent les pays de la Triade. Dans 20 ans, Chine, Inde et Brésil compteront parmi les plus grandes puissances économiques. Leur progression tient essentiellement du fait que les marchés du Nord ne parviennent plus à profiter activement de la croissance économique mondiale. Il faut nuancer l'importance des délocalisations sur ce terrain. [...]
[...] Il y a alors modification des termes du débat concernant les effets des délocalisations. Auparavant, les emplois qualifiés ainsi que les services étaient considérés comme totalement à l'abri des délocalisations. L'opinion de ces secteurs s'est par conséquent inclinée vers le bas. Les délocalisations engendrent donc au fur et à mesure de leur développement une montée du mécontentement. Il faut néanmoins relativiser l'impact des évolutions dans ces deux domaines. Chiffres à l'appui, il est facile de démontrer le caractère encore marginal de ce phénomène qui semble en outre s'inscrire dans une dynamique d'interpénétration des économies. [...]
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