Après trente années d'une croissance soutenue, les quatre « dragons » (Hong Kong, Singapour, Corée du Sud, Taiwan) et les « tigres » (Thaïlande, Malaisie, Indonésie et Philippines) avaient quasiment atteint les performances économiques occidentales. S'appuyant sur une épargne forte, des taux d'investissement élevés, des exportations abondantes, ces « nouveaux pays industrialisés » (NPI) consacraient, par leur réussite économique, l'efficacité des « valeurs asiatiques », alternative originale à la démocratie de marché occidentale. Dès lors que la Chine communiste entrait dans la danse de l'ouverture du capitalisme, enregistrant à sont tour des taux de croissance égaux, voire supérieurs à ses voisins, l'Asie était en passe de devenir un acteur essentiel de l'économie mondiale, annonçant, au siècle nouveau, l'avènement d'un « siècle pacifique.
Le krach asiatique qui éclate le 2 juillet 1997 à Bangkok, met à mal ce miracle asiatique. Elle menace rapidement l'économie mondiale tout entière, à travers un jeu de domino que rien ne semble devoir arrêter : après l'Asie du Sud-Est, la Russie et le Brésil, la Chine et le Japon résisteront ils longtemps ? Une fois de plus, quand une crise éclate, on cherche des responsables. Les Asiatiques sont ils les propres responsables des plaies qui les frappent ou sont ils les victimes innocentes du jeu meurtrier de la spéculation internationale ? La communauté financière internationale est elle responsable et doit elle à l'occasion de cette crise réformer son organisation plus que cinquantenaire ?
La première difficulté à résoudre est celle du contexte et des causes de la crise. Les dysfonctionnements graves qui frappaient les économies sud-est asiatiques, temporairement masqués par la forte croissance des années 80 et 90 sont ils seuls responsables ? Comment la crise s'est elle étendue à partir de l'épicentre thaïlandais ?
Il faut ensuite en examiner le développement et les différentes phases successives. La crise touche t elle tous les pays ? Quelle tendance suit elle ?
Il faut enfin étudier la contagion de la crise. La question de l'impact de la crise asiatique sur les économies occidentales prend ici une place importante. Faut il craindre, et par quels biais, la transmission de la récession asiatique à l'ensemble de la planète ? La seconde question est celle de la réforme du système monétaire international. Quelle est la responsabilité du FMI dans la crise et les mouvements de capitaux doivent ils être contrôlés ?
[...] La chute du yen affaiblit la situation financière de la zone. Ainsi, à la fin du printemps 1998, l'attention se tourne sur deux économies considérées comme déterminantes pour la stabilité en Asie : Hong Kong et la Chine. Au mois d'août 1998, les devises de plusieurs économies dépendant largement de ces deux dernières ont subi des manifestations de déviance. - La troisième phase (août 1998) marque une généralisation sur le marché mondial des capitaux. Notamment la crise de change en Russie qui suit la crise asiatique Les amplificateurs de la crise On peut diviser l'ensemble des pays touchés par la crise financière par trois groupes différents (Hors Japon) : - Groupe 1 : les pays les plus fragiles, i.e les premiers qui subissent la crise : Thaïlande d'abord, puis Indonésie, Philippines, Malaisie. [...]
[...] Cette contagion n'a rien de rationnel. Les relations commerciales entre ces pays sont en effet faibles, voire nulles. Mais les investisseurs pratiquent l'amalgame : des pays aussi différents que la Corée du Sud, la Russie, le Brésil et l'Afrique du Sud ont été menacés. En 1996, les flux de capitaux privés à destination des pays émergents se sont élevés à 200 milliards de dollars ; ils continuent d'affluer durant les trois premiers trimestres de 1997. Les émissions obligataires des pays émergents sont ainsi tombées pratiquement à zéro dès novembre 1997, en raison du report des émissions sur les marchés euro monétaires prévues par ces pays. [...]
[...] La perte de productivité accompagnée du déficit structurel du secteur des services a facilité l'aggravation du déficit de la balance des paiements courants même si ce déficit a été en grande partie financé par les entrées de capitaux ce qui a atténué son importance tout comme sa prise. Le problème d'aléas moral créé par le comportement des banques qui entretenaient des relations étroites avec les entreprises est aussi apparu. Donc, des investissements de plus en plus risqués ont ainsi été effectués. Le taux de change fixe quant à lui a favorisé la surévaluation du taux effectif réel. [...]
[...] On assistera à cela dans divers pays. Ainsi naîtront ces nouveaux pays développés qu'on connaît sous le nom de Tigres (Thaïlande Indonésie, Malaisie et Philippines) et de Dragons (Corée de Sud, Hong Kong, Taiwan et Singapour) asiatiques. Ces pays ont connu un taux de croissance d'environ en moyenne sur la période comme en témoigne ce tableau. A l'exception des Philippines qui connurent un taux plus faible. A côté de cela, le contexte international est plutôt morose dans certains pays comme les USA où les taux de court terme sont faibles ou encore le Japon qui ne s'est pas encore remis de sa crise de 1990. [...]
[...] La première difficulté à résoudre est celle du contexte et des causes de la crise. Les dysfonctionnements graves qui frappaient les économies sud-est asiatiques, temporairement masqués par la forte croissance des années 80 et 90 sont-ils seuls responsables ? Comment la crise s'est-elle étendue à partir de l'épicentre thaïlandais ? Il faut ensuite en examiner le développement et les différentes phases successives. La crise touche-t-elle tous les pays ? Quelle tendance suit- elle ? Il faut enfin étudier la contagion de la crise. [...]
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