La lutte contre la corruption s'est institutionnalisée depuis une dizaine d'années, signe que ce fléau a un enjeu crucial dans les économies actuelles. En effet, depuis 1995, Transparency International publie chaque année un indice de perception de la corruption (IPC). Même si les résultats sont à prendre avec précaution, ceux-ci laissent à penser qu'il existe une corrélation entre le niveau de développement des pays et leur degré de corruption.
Avant de poursuivre notre propos, il convient de délimiter ce que nous dénommerons par la suite l'Asie du Sud Est. Ce terme désignera la zone qui va du Myanmar au nord ouest jusqu'à la Papouasie Nouvelle Guinée au Sud Est. Il est particulièrement intéressant d'étudier le phénomène de la corruption dans cet espace pour plusieurs raisons. Tout d'abord, car l'Asie du Sud Est fait figure de mauvais élève puisque la majorité de ses représentants sont en queue des classements établis à ce sujet. Ensuite, car il s'agit d'une zone où subsistent de surprenantes inégalités comme celle entre Singapour et le Cambodge par exemple. Enfin, car dans leur course pour le développement, il est intéressant de voir comment les pays du Sud Est asiatique combatte ce facteur qui reste malgré tout très solidement enraciné dans les mœurs locales.
L'objectif de cette étude est double : il s'agit de comprendre les différentes composantes du phénomène de corruption dans cette zone ; mais il s'agit aussi de les remettre en perspective avec la complexité de cet espace pour mieux en saisir la diversité. Cette démarche doit permettre de comprendre les implications de ce dysfonctionnement du pouvoir à trois grandes échelles : sociale, économique et politique.
[...] Commençons par la corruption la plus évidente : la corruption politique. Elle consiste par exemple à financer de manière illicite certaines campagnes ou à frauder lors d'élections. Ce fut le cas de lors des élections de juin 2005 aux Philippines. D'après les allégations publiées, la présidente Arroyo et ses proches auraient manipulé les résultats du scrutin et auraient eu recours au harcèlement voire au kidnapping de certaines personnalités. Il peut également s'agir de détournements de fonds. Ainsi, l'ancien président philippin Joseph Estrada (1998-2001) est accusé d'avoir détourné quelques 80 millions d'euros. [...]
[...] La tendance dans la lutte anticorruption est d'en confier le soin à une seule agence étatique indépendante. Singapour fut l'un des premiers à le faire en 1952, bientôt suivi par la Malaisie en 1967, puis par la Thaïlande en 1999. Cependant, dans d'autres pays, on assiste à Une multiplication des agences anticorruption. Ainsi, pas moins de cinq organismes s'occupent d'éradiquer la corruption au Cambodge et aux Philippines, il y en a même six au Viêt Nam. Un nombre aussi élevé d'agences contribue à une dilution des efforts anticorruption. [...]
[...] En faisant monter les enchères, la corruption prive la population des avantages d'un marché concurrentiel. Enfin, la corruption pourrait à moyen terme engendrer une baisse de l'aide au développement du fait du manque d'efficacité des fonds accordés et du manque de transparence de leur gestion L'exemple du commerce au Cambodge L'entreprise qui décide d'acheter des marchandises à l'étranger doit payer ou non une taxe selon qu'elle exporte ou non ses produits. Pour prendre livraison des marchandises qu'elle fait venir de l'étranger, l'entreprise doit remplir et présenter de nombreux documents. [...]
[...] - Plus d'autonomie fut conférée aux agents du CPIB, avec notamment un droit de répression sur les personnes ne les respectant pas dans le cadre de leurs fonctions. Des mesures administratives : - Les procédures administratives furent simplifiées afin de limiter les occasions de corruption. - Les salaires du personnel administratif augmentèrent. - On créa des clauses d'annulation du contrat en cas de corruption pour les investisseurs assorties d'une interdiction d'entreprendre de 5 ans. Des mesures préventives : - Un fonctionnaire ne peut avoir de participation financière dans une société appartenant à une personne sur laquelle il a une autorité légale. [...]
[...] La présidente Arroyo a défendu le processus de cet appel d'offres. La controverse suscitée par cette affaire a mis en lumière le talon d'Achille de la société civile : la durabilité et la capacité. Toutefois, il est évident qu'il faudra s'appuyer sur elle pour combattre ce fléau. III. L'intensification et les espoirs de la lutte contre la corruption 1. Des réformes trop souvent insuffisantes 16 La crise de 1997 provoque une prise de conscience Le renforcement de la lutte contre la corruption à travers la région est consécutif à la croissance économique dont a bénéficié l'Asie du Sud Est avant la crise financière de 1997. [...]
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