En 1885 à la conférence de Berlin, les grandes métropoles occidentales définissent les ‘‘règles du jeu'' de la colonisation et se lancent dans une course à la constitution d'empires coloniaux en Asie comme en Afrique. A la veille de la première guerre mondiale le continent africain est colonisé à 95%. L'Europe s'est ‘‘partagée le gâteau''. Puis, poussée par des revendications nationales, et légitimée le idée occidentale de droit des peuples à disposer librement d'eux-mêmes, s'ouvre à partir de 1955 une ère de décolonisation. Les États africains gagnent leur indépendance par la négociation ou par la force. Les métropoles retirent leur administration et leur armée, mais les liens économiques tissés demeurent dans la majeure partie des cas. On parle alors de coopération économique (c'est le cas de l'Angleterre avec son Commonwealth). Toutefois les rapports de force dans les échanges n'ont absolument pas évolués, et l'accélération de la mondialisation à partir des années 1980 n'a cessé de creuser l'écart. Cette situation totalement asymétrique dans le commerce mondial entre les PDEM et leurs anciennes colonies conduit parfois à parler de ‘‘néo-colonialisme économique'' : les métropoles continueraient de bénéficier des rapports de force institués durant la colonisation administrative, mais seraient désormais totalement affranchies de leurs obligations envers ces territoires. La vision tiers-mondiste tend à incriminer cette attitude passée et présente des PDEM et à lui attribuer les problèmes que rencontre aujourd'hui l'Afrique. Est-ce une vision légitime ?
Quelle soit militaire, administrative ou économique, passée ou actuelle, la colonisation peut-elle seule expliquer le retard de développement du continent africain ?
Nous verrons tout d'abord en quoi la colonisation de la fin du XIXe siècle et du début du XXe constitue effectivement un handicap pour le développement du continent, avant de voir dans un second temps que cette vision doit être nuancée. Enfin nous nous interrogerons sur le processus de mondialisation : n'est-il pas, par certains aspects, une nouvelle forme de colonisation ?
[...] : Hutus et Tutsis au Rwanda) tensions sociales exacerbées qui ont fini en bains de sang après la décolonisation - le découpage des frontières a été arbitraire des frontières actuelles ont été tracées entre 1870 et 1914). aujourd'hui une même ethnie est souvent éclatée sur plusieurs pays. Cela peut aggraver des tensions séparatistes. II Mais une vision tiers-mondiste à nuancer et à dépasser 1 ) Un ‘‘pillage'' limité - la majorité des matières premières utilisées dans les pays européens étaient d'origine européenne. [...]
[...] ces lourdes dettes contractées n'ont même pas réussi à lancer un système productif capable de s'autofinancer. - les Etats n'ont pas impulsé une diversification des productions primaires, si bien qu'ils sont totalement dépendants du prix de 2 ou 3 produits précis. III La mondialisation : nouvelle colonisation ? 1 ) De nouvelles ingérences - les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale ) ont imposé les PAS au pays africains dans les années 1980. ceci a privé les Etats de leur souveraineté budgétaire. [...]
[...] Alors colonialisme économique'' ? Là non plus la mondialisation n'a pas à être totalement incriminée : l'Amérique latine n'a-t-elle pas connu la même histoire coloniale et subi la même logique prédatrice ? Et pourtant elle a réussi une bien meilleure intégration au processus de mondialisation. La mondialisation n'est pas une nouvelle colonisation. [...]
[...] Est-ce une vision légitime ? Qu'elle soit militaire, administrative ou économique, passée ou actuelle, la colonisation peut-elle seule expliquer le retard de développement du continent africain ? Nous verrons tout d'abord en quoi la colonisation de la fin du XIXe siècle et du début du XXe constitue effectivement un handicap pour le développement du continent, avant de voir dans un second temps que cette vision doit être nuancée. Enfin nous nous interrogerons sur le processus de mondialisation : n'est-il pas, par certains aspects, une nouvelle forme de colonisation ? [...]
[...] - ce sont les anciennes installations coloniales qui aujourd'hui encore sont les premières sources de revenus primaires des Etats d'Afrique. aujourd'hui les pays tirent eux-mêmes profit des infrastructures laissées par la colonisation ) Des choix économiques internes aux conséquences désastreuses - les Etats ont fait l'erreur de sacrifier les campagnes pour financer leur industrialisation (stratégie ISI) alors que 90% de la population était rurale en 1960. l'appauvrissement des ruraux est en bonne partie due à la charge fiscale qui finance les industries du pays : les fluctuations des cours ne sont pas seules responsables. [...]
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