Denrées du Nouveau Monde, bois brésil, exploitation sucrière, capitaineries du Pernambouc, produits tinctoriaux, gaïc, sasse, salspareille, tabac, cacao
Le terme "denrée" englobe tous les types de marchandises, alimentaires ou non, à consommation immédiate ou différée, à l'exception des métaux précieux. Il s'agit d'étudier le grand commerce des denrées issues d'Amérique, la production et l'exportation des marchandises américaines à destination des marchés européens.
Le bois brésil est la seule marchandise d'exportation du Brésil portugais jusqu'aux années 1570. Même après cette date, il demeure l'une des marchandises d'exportation principal. On l'exporte sous la forme de billes, c'est-à-dire des morceaux de troncs, non transformés. Derrière cette appellation il y a en fait une grande variété d'essence de bois, et au sein de la même essence de bois, il y a des grandes variations de qualité des bois selon la région où on le prélève.
[...] Le sucre. C'est précisément à cause de la contrebande française du bois Brésil, qui fait peser une menace sur la présence portugaise, que le Portugal prend le virage de la colonisation territoriale dans les années 1530. Pour s'implanter plus solidement, il faut implanter des colons : création et distribution des 15 grandes capitaineries, que l'on confie à des donataires, avec pour objectif explicite de mettre en valeur les territoires par l'exploitation sucrière. Le choix de la plantation sucrière s'explique par l'expérience des Açores, de Madère et de Sao Tomé dès le siècle. [...]
[...] De 1513 à 1595, la Couronne délivre des licences, des autorisations d'introduction des esclaves dans ses colonies contre le paiement d'une taxe. De 1595 à 1640, la Couronne espagnole adopte le système de l'asiento pour la traite ; elle conclut un contrat unique avec un fournisseur, qui s'engage à introduire un nombre déterminé d'esclaves. À partir de 1640, à cause de la rupture avec le Portugal, l'Espagne interdit l'importation d'esclaves dans ses colonies. On est dans un cadre à la fois contraint et taxé. [...]
[...] La géographie maritime du commerce colonial. Dans les conditions de navigation entre l'Europe et l'Amérique, il ne faut pas prendre en compte les distances, mais les temps de parcours, déterminés par les courants marins, les vents, la saisonnalité. L'analyse des temps de parcours permet de comprendre les circuits économiques. Pour le Portugal : On voit un délai de 40 jours, au mieux, entre Salvador de Bahia et Lisbonne, mais dans des conditions moins bonnes, le trajet peut durer 60 jours, voire 85 jours au maximum. [...]
[...] L'arrivée des Espagnols s'est accompagnée de l'importation du bétail européen. Le bétail a pu disposer des terrains libres (choc démographique) et de l'absence totale de prédateur naturel. Il y a donc un développement spectaculaire du bétail, qui repasse quasiment à l'état sauvage et qui envahit les cultures et les villages ans après la colonisation, le cuir est déjà un objet d'exportation. Le cuir exporté est rarement un produit fini ; on l'embarque sous la forme de peaux à peine tannées. [...]
[...] Tous les donataires des capitaineries ne sont pas entreprenants ou capables. Il y a aussi le problème central de la main d'œuvre ; on a pu collaborer avec les Indiens pour l'abattage du bois, car c'était conciliable avec leurs modes de vie. Mais pour la canne, il faut obligatoirement passer par le travail forcé, car il suppose la sédentarisation des Indiens sur l'exploitation. Cette difficulté est aggravée par les hésitations juridiques de la Couronne sur le statut des Indiens, qui hésite entre enjeux économiques et enjeux missionnaires. [...]
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