Économie locale, tourisme, site naturel, monument historique, tourisme de masse, tour-opérateurs, acteurs locaux, hyper fréquentation, patrimoine, conservation du patrimoine, site classé
Le tourisme est incontestablement un secteur d'activité majeur en France, le pays étant le plus visité au monde, avec 87 millions d'arrivées de touristes internationaux en 2017 et avec des recettes de 36,5 milliards d'euros en 2016, et comptabilisant une consommation touristique intérieure représentative de plus de 7 % du PIB français en 2017.
À ce titre, les sites naturels et monuments historiques y contribuent en grande partie. En effet, la France compte 2 700 sites classés et 4 000 sites inscrits soit 4 % du territoire national et depuis la création en 1837 de la Commission des monuments historiques, plus de 44 000 immeubles et près de 300 000 objets mobiliers, avec chaque année, environ 300 immeubles et 1500 objets mobiliers sont protégés au titre des monuments historiques.
Il semble indispensable de s'interroger quant aux véritables retombées économiques locales qu'engendre un site naturel ou monument historique classé et inscrit.
[...] En effet, ce dossier comptabilise 42 millions de visiteurs pour les territoires Grand site de France , dont deux connaissent une fréquentation annuelle de plus de 2 millions de visiteurs (Bonifacio et le massif de l'Esterel). Certains de ces Grands Sites connaissent une très forte évolution de leur fréquentation, comme la pointe du Raz, passée de visiteurs en 1970 à un million en 2019 ou la dune du Pilat, de visiteurs il y a 35 ans à 1,2 million en 2019. [...]
[...] Ce dynamisme de l'économie locale par la création d'emplois est permis par diverses interventions, publiques et privées. En ce qui concerne les acteurs publics, ils gèrent des sites et monuments directement en tant que collectivité locale ou par l'intermédiaire d'établissements publics de coopération intercommunale pour les Grands Sites (il s'agit d'un partenariat public-public privilégié dans ces cas, en ce qu'elle permet une plus simple mobilisation de fonds dans un contexte de tension des finances publiques). Aussi les acteurs publics accompagnent les opérateurs culturels et touristiques, par l'intermédiaire de politique publique, d'aides publiques locales justifiées par l'existence d'un intérêt immédiat au dynamisme économique de leur territoire, ou par la contractualisation public-privé avec les contrats dits globaux . [...]
[...] La première forme de protection et la plus indispensable passe donc par la reconnaissance d'espaces, d'immeubles, meubles en tant que sites naturels ou monuments historiques classés et/ou inscrits. L'intérêt d'une telle protection est si important, en ce qu'elle engendre une renommée source d'attractivité et de développement économique, qu'elle se voit encadrée législativement et réglementairement. Concrètement, en effet, en ce qui concerne les sites naturels, la première loi relative aux sites naturels est la loi du 21 avril 1906 organisant la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique, sur proposition du ministre Aristide Briand, créant également les commissions départementales des sites et monuments naturels. [...]
[...] À cet effet, il semble indispensable de s'interroger quant aux véritables retombées économiques locales qu'engendre un site naturel ou monument historique classé et inscrit. En cela, le patrimoine afin de permettre un dynamisme de l'économie locale se doit d'être protégé par son classement ou inscription, engendrant une renommée et une attractivité importante Pour autant, ce développement économique local peut être fragilisé par cette même attractivité du monument ou site, pourtant à l'origine du dynamise économique local, du fait de l'hyper fréquentation (II). [...]
[...] En effet, la reconnaissance d'un site naturel ou monument historique peut participer à l'émergence ou au renforcement de l'insertion sociale sur un territoire. À ce titre, une telle attractivité permet l'insertion professionnelle de personnes en difficulté́ sociale comme l'illustre Le site des Marais du Narbonnais. En effet, le CPIE des Pays Narbonnais, gestionnaire avec la ville de Narbonne du site des Marais du Narbonnais, a fait de l'insertion sociale 80% de son activité́. Depuis 17 ans, le CPIE a mis en place, dans le cadre du PLIE de la Narbonnaise (Plan Local pour l'Insertion et l'Emploi) chantiers- insertion employant ainsi 36 personnes, via des contrats aidés en CDD de 6 mois renouvelables une fois. [...]
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