La "fin de l'Histoire" n'est pas pour demain. Cette victoire absolue et sans appel du capitalisme libéral à l'américaine et de la démocratie, qu'annonçait l'économiste et philosophe Francis Fukuyama au lendemain de la chute du mur de Berlin et de l'effondrement du communisme, est aujourd'hui reportée, sinon écartée.
Depuis peu, le système économique libéral vacille en effet sous le poids d'une crise majeure, qui affecte la sphère financière comme la sphère réelle de l'économie. Cette crise, certains n'hésitent pas à la comparer à la Grande Dépression des années 1930, à l'heure où le tout nouveau prix Nobel d'économie, Paul Krugman, évoque une "violente récession" mondiale et remet en cause le fonctionnement des marchés.
Premier touché par cette crise à l'effet domino, le secteur bancaire des Etats-Unis mérite une attention toute particulière, comme en témoigne l'ampleur du plan d'urgence de sept cent milliards de dollars proposé par le secrétaire d'Etat au trésor Henry Paulson, et adopté par le Congrès le 3 octobre dernier. Mais pourquoi, au juste, faut-il sauver le secteur bancaire américain ? (...)
[...] Ils préfèrent attendre le calme après la tempête (→risque de paralysie de l'économie) - Sans banques en état de fonctionnement, pas d'argent disponible, donc pas de croissance ou croissante réduite (on observe déjà un trimestre de croissance négative dans la zone euro et au Japon, qui devraient perdre au total environ deux points de croissance du PIB en 2008-2009, selon le Crédit agricole). Pertes en capital considérable déjà visibles. Consommation des ménages va plonger, prix de l'immobilier chuter, profits des entreprises fondre et chômage s'envoler (il a déjà augmenté aux Etats-Unis). L'économie tout entière (pas seulement le secteur bancaire), de toute la planète (pas seulement les Etats-Unis), va être touchée. [...]
[...] Ces fonds propres ont fondu et les banques ne peuvent plus réaliser leur activité (notamment prêts entre elles et aux particuliers). Or les banques jouent le rôle, par leur activité, de multiplicateur du crédit (elles prêtent plus que ce qu'elles ont). Donc : banques en faillite crise bancaire banques ne sont plus en mesure de prêter à l'économie ou alors à des conditions exorbitantes crise financière mondiale - En outre : banques, établissements financiers et fonds spéculatifs (hedge funds) en faillite peuvent dire à la Banque centrale, qu'elle soit anglaise ou américaine, qu'ils sont trop importants pour qu'elle les fasse chuter. [...]
[...] la crise de 1929 en chiffres : Crise de 1929 est connue comme une référence en matière de catastrophe économique. En trois ans, elle vit l'indice Dow Jones chuter de (il ne retrouvera pas son niveau avant 1954), les banques connaître plus de faillites, la production industrielle américaine baisser presque de moitié, le PIB des sept pays les plus industrialisés plonger d'un quart et le chômage atteindre aux Etats-Unis ou en Allemagne. Sans parler d'une contraction du commerce mondial de 2/3. [...]
[...] La rentabilité du capital a augmenté, ce qui arrive normalement seulement quand le capital par tête diminue. Il y avait, pour les détenteurs de capitaux un espoir d'avoir une rémunération supérieure à cette intégration du capital des pays tiers. La population active inclue dans l'échange international a pratiquement doublé. Une augmentation artificielle démesurée de la rentabilité des capitaux : Rentabilité des capitaux est passée de 3 à dans les mois précédant la crise. Le système financier, dérégulé, a été l'objet d'une forte concurrence, chaque acteur essayant d'avoir des rendements supérieurs à ceux promis par les autres. [...]
[...] ARTUS, J.P. BETBEZE, C. de BOISSIEU et G. [...]
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