L'emploi et la croissance sont aujourd'hui cités dans beaucoup de médias comme la réponse aux maux des Français. Cependant si l'on parle beaucoup de l'existence d'une corrélation entre l'emploi et la croissance, nous n'entendons que rarement la nature de cette corrélation ou même la preuve de son existence (...)
[...] L'emploi, au niveau macroéconomique, représente l'ensemble du travail fourni au sein d'une économie nationale par l'ensemble de la population active qui n'est pas au chômage. Existe-t-il alors vraiment une corrélation entre l'emploi et la croissance? Quelle serait alors sa nature? A-t-elle évolué au cours du temps? Cette question devrait, semble-t-il, être traité en priorité afin de savoir si l'idée sur laquelle est basée de nombreuses politiques gouvernementales, à savoir un lien étroit entre croissance et emploi, correspond à une réalité économique. Nous nous préoccuperons essentiellement de l'Europe et des Etats-Unis, et cela depuis la Seconde Guerre Mondiale. [...]
[...] Une étude de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique a montré qu'entre 1985 et 1990, le délai moyen d'ajustement de l'emploi à une augmentation de la production était de 1,7 trimestres aux Etats-Unis contre 13 trimestres en France. Ainsi la productivité ainsi que la durée de travail jouent un rôle important au sein même de la relation Emploi Croissance de même que le délai d'ajustement de l'emploi à une augmentation de la production qui limite cette relation, notamment dans les pays à forte rigidités salariales. Même si cette corrélation est complexe et à intensité variable, quelles peuvent être les actions du gouvernement prenant appui sur celle-ci? [...]
[...] En 1936, dans la Théorie Générale de l'Emploi, de l'Intérêt et de la Monnaie, John Meynard Keynes, brillant économiste anglais, considère fondamentalement que le niveau d'Emploi dépend du niveau d'activité. Pour lui, l'emploi dépend de la croissance, qui dépend elle-même de la demande globale. Cette idée sera le point de départ de politiques budgétaires qui auront pour but d'accentuer la croissance, généralement par le biais de dépenses gouvernementales, afin d'atteindre le plein-emploi. C'est dans ce but qu'a été développé le modèle IS/LM qui permet de connaître les effets d'une politique monétaire, budgétaire ou d'un mélange des deux. [...]
[...] Entre 1986 et 1990, la France a créé emplois contre près de deux millions entre 1996 et 2000 pour une croissance économique équivalente. Le rôle des politiques pour l'emploi a donc été déterminant : récupération du temps de travail, emploi-jeunes, passage aux trente-cinq heures . Une troisième notion à prendre en compte est la vitesse d'ajustement de l'économie : lorsque la croissance redémarre, les entreprises n'embauchent pas immédiatement, attendant de voir si la tendance se confirme. Cela correspond à une période de forte augmentation de la productivité. Les embauches interviennent par la suite. [...]
[...] Prenons un exemple : une boulangerie embauche un salarié supplémentaire afin d'ouvrir le lundi, alors que celle-ci était habituellement fermée et les habitants des environs avaient pris l'habitude de ne pas manger de pain le lundi. Si les ventes du lundi financent ce nouveau salarié, on a augmenté le nombre de travailleurs et même si ce dernier apporte une valeur ajoutée modérée, le PIB a augmenté. Ainsi l'emploi peut agir sur la croissance. Ces théories ont été testées de manière empiriqu Le modèle keynésien fut le modèle de référence durant les trente glorieuses, de la sortie de la seconde Guerre Mondiale au premier choc pétrolier(1973). [...]
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