Face à cette crise, le système économique a prouvé sa capacité à s'adapter selon la tradition Japonaise c'est à dire au profit des sociétés et des grandes entreprises dont les marges bénéficiaires se reconstituent témoignant aussi de nouveaux progrès en productivité, puis en compétitivité internationale. Cela n'a pu se réaliser qu'au prix, on l'a vu, d'une diminution de moitié du taux de croissance, accréditant que l'économie tendait à atteindre la maturité mais surtout au prix d'une baisse de la masse salariale (baisse des revenus salariaux, des heures supplémentaires, des effectifs dans les entreprises industrielles.) L'Etat donna la priorité à la lutte contre l'inflation, parallèlement à la stimulation des exportations...
[...] Enfin, cette crise aura permis de se débarrasser des canards boiteux. On a longtemps cherché à trouver des raisons à la réussite économique de tel ou tel peuple. Ainsi, l'Europe et ses coutumes ont d'abord été qualifié de supérieur, jusqu'à ce que sous l'ère Meiji, le Japon semble élever au rang de modèle les valeurs japonaises. De même, le bouddhisme est aujourd'hui supposé être à l'origine de la réussite de la Thaïlande. Selon Krugman, cette croissance serait plutôt à mettre sur le compte de la transpiration plutôt que sur celui de l'inspiration. [...]
[...] - Le pari du gouvernement n'est pas gagné, d'autant qu'une réforme de l'administration et du système politique s'impose aussi. Depuis 1955, le parti libéral démocrate s'est maintenu de façon quasi continue au pouvoir. Ce parti abandonnait en réalité la gestion de l'économie à un groupe de hauts fonctionnaires politiquement irresponsables. Jeux d'influence, corruption, favoritisme et dirigisme poussé à l'extrême ont prévalu au détriment d'une politique courageuse et responsable prête à ajuster les priorités lorsque les circonstances l'exigent. La passivité des autorités lors du début de la crise a été l'illustration des dysfonctionnements de ce système politique. [...]
[...] Certaines, comme Sony, ont vu leurs bénéfices chuter. Pourtant, selon les experts, les sociétés Japonaises gardent une situation relativement saine, fortement désendettées vis à vis des banques depuis la fin des années 1970 et pouvant toujours emprunter à des taux relativement bas. En fait, le krach boursier d'une ampleur inégalée dans un pays industrialisé intervient essentiellement comme un correcteur d'excès spéculatifs alimentés par une forte création monétaire jusqu'en 1989. Néanmoins, le manque de transparence que les scandales révèlent indique une fragilité qui peut inquiéter les professionnels. [...]
[...] - Enfin, l'appréciation du cours du yen face au dollar entre 1990 et 1995 (passé de 138 yens à 83 yens pour un dollar) a contribué à réduire le niveau de l'activité économique. La plupart des monnaies d'Asie du sud-est étant liées par une parité fixe au dollar, les entreprises japonaises ont été incitées à délocaliser une part de leur production. Cette menace de désindustrialisation et de chômage contribua à freiner la consommation. Par ailleurs, l'appréciation du yen a pesé sur le niveau d'exportations et encouragé les importations, même si la balance commerciale du Japon demeure largement excédentaire. [...]
[...] 2°)LES INTERPRETATIONS DE LA CRISE CONJONCTURELLE 2.1 Une première interprétation La crise japonaise peut être interprétée comme une succession de chocs défavorables (la hausse du yen, le séisme de Kobe, une erreur de la politique budgétaire en 1997, la crise asiatique) qui correspond à une lecture purement conjoncturelle de la crise L'interprétation conjoncturelle Selon l'explication purement conjoncturelle, la succession de chocs défavorables suffirait à rendre compte de la persistance d'une croissance faible. La crise bancaire n'est qu'une conséquence de la faiblesse de l'activité. L'inertie des activités face à la dégradation de la situation des banques au début de la décennie s'explique en partie par une telle interprétation de la crise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture