Parler de la question de la segmentation du marché du travail et de la flexibilité de l'emploi, c'est d'une certaine façon traiter de la même question. Deux faces d'une même pièce et il faut imaginer cette question sous l'angle historique. Il y a une tendance qui s'inscrit dans l'histoire économique et sociale de nos sociétés et cette tendance que l'on voit à l'œuvre depuis le début des années 70, c'est l'éclatement de l'emploi. Elle traduit la remise en cause du rapport salarial hérité des Trente Glorieuses et de la norme d'emploi qui s'est constituée après la Seconde Guerre mondiale. Les tendances lourdes renvoient à des transformations économiques, mais aussi sociétales (féminisation du marché du travail, augmentation du niveau de l'éducation). Il y a le contexte économique également, c'est le ralentissement des gains de productivité, leur épuisement issu de la régulation fordienne. Ce ralentissement a eu des effets sur la croissance économique, le rythme de croissance depuis début 70 est beaucoup plus lent que celui des années 50 à 70. Certains l'ont interprété comme un essoufflement du système fordien. Ce ralentissement a eu des effets sur le marché du travail : société du plein emploi à une société qui concilie à la fois enrichissement et chômage, et également du sous-emploi (personnes qui aimeraient travailler davantage).
[...] Si on ajoute à cela la montée en puissance du travail à temps partiel, qui représente aujourd'hui 1 emploi sur 6 contre 1 sur 11 en 82 ( des emplois aujourd'hui) des personnes qui travaillent à temps partiel sont des femmes, quand on est une femme on à 6 fois plus de chance de travailler à temps partiel. De plus une partie du temps partiel est subie = on obtient un taux de sous emploi général de en 2007. Sous emploi : personne qui travaille à temps partiel et qui aimerait travailler davantage, il touche davantage les femmes. Le sous-emploi est plutôt une revendication masculine. Premier paradoxe : les FPE représentent une part limitée de l'emploi, c'est- à-dire que la norme d'emploi reste ultra majoritaire. D'où vient ce sentiment d'insécurité ? [...]
[...] Chaque secteur de marché est le produit d'une interaction entre les salariés et les emplois qu'ils sont censés occuper. Sur le marché primaire : emplois stables, bien rémunérés, profil de qualification élevé, accès au marché interne, emplois de grandes firmes, avantages sociaux importants, des conditions de travail satisfaisantes. À l'arrivée, l'existence de syndicats sur le marché primaire rend la concurrence nécessairement imparfaite. Corresponds à des diplômés, des hommes, âgés de 30 à 50 ans. Marché secondaire : faiblement qualifié, instable, modes de rémunérations fixés, marché à faible présence syndicale. [...]
[...] La segmentation du marché du travail est un défi pour les politiques de l'emploi. On retrouve dans cette approche de Doringer et Piore la question des relations entre insiders et outsiders au sein de la firme, de leurs relations assez ambigües et qui provoquent des effets contrastés sur l'emploi. Effet d'hystérèse. [...]
[...] Dans le marché primaire : qualifié, syndiqués, homme d'âge moyen le marché secondaire c'est l'inverse. On va avoir une démultiplication des outils, qui vise à ajuster la production, son niveau aux variations du marché, il existerait plusieurs façons de faire de la flexibilité du travail pour ajuster l'activité économique aux variations de la demande. Quel que soit le type de flexibilité privilégié par l'entreprise : externe, interne, quantitatif, qualitatif. Quelque soit aussi la motivation : flexibilité défensive (sauvegarde) qui vise ou flexibilité offensive (gain de parts). [...]
[...] Le rapport salarial c'est donc les règles juridiques, institutionnelles et sociales qui régissent l'usage du rapport salarial, il y'a 5 composantes du rapport salarial : o Organisation du procès de travail : rigide ? o Les qualifications : quels critères de représentation du diplôme ? o Mobilité des travailleurs à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise : question de la segmentation, existe-t-il un marché du travail unifié ? Pose la question du marché interne : qui fixe le prix du travail ? [...]
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