Les mutations dans le monde du travail

Résumé du document

Dès la fin du 19ème siècle, l'organisation et les conditions du travail sont radicalement critiqués : conditions de vie déplorable, travail de 12 à 15 heures par jours, malnutrition, maladie ou encore mortalité infantile font l'objet de vives contestations. A ces critiques du travail conçues comme un moyen d'aliénation, succède la contestation du Taylorisme dans les années 60, avant que la crise et le chômage n'inaugurent un certain retour à l'ordre social. Malgré l'apologie du modèle japonais dans les années 80, un certain scepticisme reste de mise : l'exploitation, l'aliénation ou la domination auraient-elles disparu ? De telles questions impliquent un certain détour historique sur les principes généraux de la division et la coordination du travail ...

Extraits

[...] - Le mode de recrutement, puisque certaines entreprises tentent de stabiliser leur main d'œuvre en offrant des emplois durables, des logements, des formations ou autre. Aujourd'hui, les grandes entreprises oscillent entre deux modèles tandis que les petites sont plus souvent proches du 1er. Toutefois, la législation sociale encadre peu à peu l'organisation du travail (interdiction du travail des enfants, libertés syndicales, salaires minimums). La crise du Taylorisme intervient dans les années 60. Après un siècle de lutte sociale contre un mode d'organisation dépossédant l'ouvrier de toute autonomie, sinon de toute compréhension de son travail, émergent des tentatives de réorganisation de l'activité productive. [...]

[...] Minzberg ne dit rien sur les enjeux de la hiérarchie et du pouvoir, sur les conflits, et il ne traite pas des coordinations entre les différentes unités de production. C'est pourquoi les dimensions techniques et sociales doivent toujours être associées dans l'analyse des formes d'organisation et de coordination du travail Du Taylorisme au Fordisme : OST et crise des modèles Depuis ses débuts, le capitalisme est un formidable laboratoire d'expérimentation des méthodes du travail. Parmi ces expériences, on peut noter : - Le putting out system, où l'ouvrier travaille à domicile, parfois en louant des machines, avec des cadences infernales pouvant imposer à toute la famille de travailler. [...]

[...] Ensuite parce que le Fordisme fonctionne relativement bien en éco fermée. Mais avec l'ouverture internationale de l'éco, la concurrence des entreprises étrangères qui fabriquent des produites plus compétitifs en baissant les coûts salariaux est fatale à ce mode d'organisation. La crise de l'OST (découverte par Taylor) débouche ainsi sur l'invention de nouvelles formes d'organisation de l'activité productive Les nouvelles formes d'organisation du travail : déclin ou rémanence du Taylorisme ? C'est au Japon, par l'intermédiaire de Taiichi Ohno et de l'entreprise Toyota, que naît une véritable organisation du travail anti-taylorien : le Toyotisme. [...]

[...] Le Fordisme est, comme nous l'avons vu, une modalité d'organisation originale du mode de production capitaliste. Tandis que traditionnellement les entreprises tendent à accroître leur taux de marge en comprimant les coûts salariaux, le succès du Fordisme repose sur l'idée selon laquelle le capitalisme peut trouver en lui-même ses propres débouchés. En effet, les gains de productivité réalisés grâce au progrès technique permettent d'accroître les salaires, donc de stimuler une demande vouée à écouler la production. Or, lorsque l'innovation se tarit et qu'il n'est plus possible de réaliser des gains de productivité, les salaires ne peuvent plus être augmentés et la production réalisée ne trouve plus de débouchés. [...]

[...] La consommation de produits alimentaires est partiellement remplacée par l'achat de services marchands. En effet, il s'agit d'une substitution partielle car l'achat de certains biens (ex : magnétoscopes) compensent, à des degrés variables, la consommation de certains services (ex : places de cinéma) - De plus, les entreprises comme les administrations achètent aujourd'hui plus de services que de biens. Même si cette mutation est en partie liée à l'externalisation, par les entreprises, de certaines activités de leurs services ces consommations intermédiaires expliquent assez bien l'évolution du secteur tertiaire. [...]