La question du travail n'a pas toujours fait débat au sens où nous l'entendons aujourd'hui, c'est à dire en terme de chômage, d'intégration, de lien social, de pauvreté, d'exclusion. De telles questions ont été récemment reformulées ; c'est pourquoi elles supposent d'être mises en perspective avec des perceptions plus anciennes.
[...] Des solidarités unissent ainsi de façon quasi- mécanique des individus dont les statuts sociaux sont fixés par l'appartenance à un ordre, à un clan, à une communauté. C'est pourquoi Durkheim parle de solidarité mécanique pour aborder des sociétés anciennes que le sociologue allemand Ferdinand Tonnies définissait en terme de communauté (Gemeinshaft) dans lesquelles les solidarités sont agencées selon des rapports hiérarchiques. - Réalisée à travers la division du travail, la société moderne réunit des individus qui entretiennent un plus grand nombre de relations. [...]
[...] La définition objective (mesure statistique) doit toutefois être complétée par une définition subjective (celle des acteurs) du phénomène. En effet, certains individus ou ménages perçoivent leur situation comme un état ou quasi-état de pauvreté, au point de progressivement subir des logiques d'étiquetage de la part de leur entourage : se désignant et désignés par autrui comme pauvres, ils adoptent certaines normes de comportement et sont étiquetés comme tels même si ils ne correspondent pas à la définition objective de la pauvreté. [...]
[...] Deux critères permettent de définir les faits sociaux : l'extériorité et la contrainte, ce qui signifie que d'une part, les faits sociaux ne dépendant pas des stratégies individuelles ou de la rationalité des acteurs et que d'autre part, ils s'imposent à eux. Ainsi, le changement social, comme le suicide ou l'éducation est un fait social : il n'est pas le produit de la stratégie des acteurs mais de la division sociale du travail qui s'opère en dehors d'eux et qu'ils subissent. [...]
[...] Ambivalence du travail Longtemps, le travail a fait l'objet d'un certain mépris. Dans bon nombre de sociétés anciennes non-marquées par la Révolution Industrielle, le fait de travailler était signe d'un statut social misérable. Qu'il s'agisse de la Grèce Antique, des sociétés de castes ou des sociétés d'ordre, comme la France de l'Ancien Régime, c'est à dire de sociétés où les statuts sociaux sont assignés à la naissance, les individus contraints de travailler sont ceux qui demeurent confinés au bas de l'échelle sociale (esclaves, Tiers-états). [...]
[...] Certaines catégories de la population sont refoulées hors du marché du travail. C'est pourquoi il est difficile pour elles de construire une identité sociale. Vers la fin du travail : un débat Les situations d'exclusion associées au chômage de longue durée sont enfin à l'origine de nouveaux débats sur la place du travail dans les sociétés post-industrielles. Tandis que dans les sociétés industrielles le travail rémunéré et la stabilité de l'emploi étaient des facteurs fondamentaux de la socialisation, le manque de travail implique de repenser les termes du débat. [...]
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