Toute collectivité humaine consacre un certain temps au travail pour satisfaire ses besoins. La quantité globale de temps passé au travail résulte : d'une part, d'un arbitrage entre le degré de satisfaction des besoins souhaités et la pénibilité du travail, d'autre part, du niveau de production et de l'efficacité du travail mesurée à sa productivité apparente (création de richesses réelles rapportée au tps de travail). Or, l'emploi n'est qu'une fraction du temps globalement passé au travail : il correspond au travail rémunéré des salariés, travailleurs indépendants, employeurs. En effet, toute une partie de l'activité productive n'est ni rémunérée ni mesurée (travail domestique, militantisme associatif, temps passer à étudier).
[...] C'est pourquoi, dans cette perspective, en situation de concurrence pure et parfaite, il ne peut exister que deux types de chômage : le chômage transitoire (bref), le temps que l'offre et la demande s'ajustent ou le chômage volontaire, lorsque les travailleurs refusent l'embauche au salaire d'équilibre. Le salaire d'équilibre correspond ainsi au salaire de plein- emploi et les chômeurs sont ceux qui refusent de travailler au prix du marché. C'est pourquoi, les déséquilibres durables sur le marché du travail ne peuvent que résulter de certaines violations des règles de la concurrence pure et parfaite. [...]
[...] En France, deux dispositifs de mesure statistique coexistent pour dénombrer le nombre de chômeurs : celui du BIT (Bureau International du Travail), utilisé par l'INSEE lors de l'enquête emploi réalisée une fois par an (au mois de mars) et celui de l'ANPE (Agence Nationale Pour l'Emploi). Ces deux définitions du chômage peuvent être utilisées dans certains cas : celle de l'INSEE est plus opératoire pour faire des comparaisons internationales avec un mode de calcul unique, celle de l'ANPE est plus satisfaisante pour mesurer des effets de court terme car les calculs sont effectués tous les mois. [...]
[...] Selon les néoclassiques, il n'existe donc de chômage involontaire que si des rigidités institutionnelles empêchent le taux de salaire de se fixer à son prix d'équilibre. Tout autre chômage est transitoire ou volontaire Prolongements critiques de l'analyse néoclassique Il reste cependant difficile d'admettre que des mêmes chômeurs, depuis 30 ans soient des chômeurs volontaires ou des actifs victimes de l'imperfection du fonctionnement du marché (salaire minimum). C'est pourquoi, deux principaux modèles d'analyses s'inscrivent dans le prolongement de la thèse néoclassique mais en s'efforçant de repenser les liens entre chômage durable et involontaire. [...]
[...] Aujourd'hui, la baisse du temps de travail est devenue l'un des éléments du débat sur les politiques de l'emploi : il est possible de considérer qu'en répartissant la durée globale du travail sur l'ensemble des actifs on peut lutter contre le chômage. Mais l'efficacité d'une réduction du temps de travail est fonction des conditions de sa réalisation. Ainsi, elle peut être permise par des gains de productivité qui autorisent de réduire le travail sans diminuer les salaires. Une réduction du temps de travail peut également être compensée par une baisse du coût du travail : lorsque les coûts liés à l'indemnisation des chômeurs diminuent, les prélèvements sociaux peuvent être ajustés à la baisse. [...]
[...] Si certaines parviennent à résister au phénomène de désocialisation, d'autres subissent l'exclusion sociale de plein fouet. Il s'agit là d'un chômage dit d'exclusion. Ces différentes expériences du chômage sont globalement associées aux caractéristiques sociales des chômeurs. Ainsi, le chômage des cadres est le plus souvent un chômage de conversion tandis que les travailleurs les plus qualifiés sont les plus exposés au chômage d'exclusion et que les jeunes subissent plus que les autres tranches d'âge la précarité et le chômage répétitif. [...]
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