Y-a-t-il un chômage français spécifique ?

Résumé du document

En 1946, après la deuxième guerre mondiale, l'économie française était en ruine. La mobilisation générale pour la reconstruction fut alors spontanée. Aujourd'hui, la France produit une masse considérable de biens et services et ses entreprises exportent sur l'ensemble des marchés mondiaux. Pourtant, depuis de longues années, le chômage augmente en France, signe inquiétant d'une divergence entre efficacité économique et progrès social. Le chômage régresse dans la plupart des pays riches et, pourtant, en France il continue à progresser. Qu'en est-il réellement de l'état des lieux ? Quelles sont les causes du chômage en France ? Y-a-t-il un chômage français spécifique ?

Extraits

[...] Or, l'ouvrière de chez LIP qui perd son emploi peut-elle devenir employée de crèche ? De plus, il est fondamental de souligner que les politiques de l'emploi menées par les gouvernements successifs se sont attaquées au mal et non à ses causes, ce qui a eu pour conséquence des résultats décevants. La mise en place des TUC, les 35 heures ont certes eu un impact sur l'emploi, mais bien insuffisant. Un peu comme un bateau qui prendrait l'eau et dont l'équipage se contenterait d'écoper, plutôt que de colmater la brèche. [...]

[...] Viser une croissance soutenue est capital. A force de dire que la croissance seule ne peut faire baisser le chômage, on a oublié que l'absence de croissance, elle, suffit à le faire monter. Or, jamais depuis la dernière guerre la France n'a connu une pareille stagnation que depuis les années 90. Si entre 1990 et 1996 la croissance avait été seulement de plus élevée, plus de emplois auraient été créés. Mais il est vrai que la croissance ne suffit pas. [...]

[...] Y a t-il un chômage français spécifique ? Le chômage est l'inactivité involontaire totale ou partielle d'un ensemble de personnes ou d'un individu. Selon le Bureau International du Travail (BIT) conditions essentielles sont systématiquement requises pour être considéré comme chômeur : ne pas avoir d'emploi être en quête d'un travail rémunéré être à même de travailler immédiatement. Il n'existe pas un chômage, mais plusieurs chômages : le chômage sectoriel affecte une catégorie d'entreprises ou d'activités conjoncturel ou structurel, selon qu'il est dû à des inadaptations de courte ou longue durée saisonnier qui est dû à la période de l'année incompressible qui existe de toute façon en période de plein emploi larvé (appelé aussi déguisé qui affecte ceux qui travaillent mais qui sont sous-employés partiel quand le nombre d'heures travaillées est inférieur au nombre d'heures habituellement pratiquées Il existe en France 2 sources de statistiques du chômage : l'ANPE qui comptabilise les chômeurs inscrits de catégorie 1 (c'est-à- dire ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent, ne recherchant ni un CDD, ni un temps partiel et étant immédiatement disponibles pour un emploi) l'enquête emploi de l'INSEE qui reprend les critères du BIT et qui est préférable pour réaliser des comparaisons internationales. [...]

[...] En juillet millions de personnes étaient au chômage en France selon l'ANPE. Si l'on considère les critères de l'INSEE, on atteignait les 3,8 millions. Ces chiffres figurent tristement parmi les plus élevés de la zone Euro, dont le taux de chômage était de en 2004, largement gonflé par la Pologne avec près de 19% ; l'Espagne affiche un taux également élevé de mais il est indispensable de rappeler qu'elle a divisé par 2 son nombre de demandeurs d'emploi ces dernières années ; avec un taux de l'Allemagne subi encore le poids de la réunification ; l'Italie est à et le Royaume-Uni se rapproche du plein emploi avec de chômeurs. [...]

[...] Le fort taux de chômage en France et sa hausse constante constituent une exception européenne. Si, sur le plan démographique, l'arrivée du baby-boom à l'âge de la retraite et le fait que les générations qui le remplaceront sont bien moins nombreuses, laissent un espoir pour les années à venir, il faudra néanmoins bel et bien s'attaquer aux sources du problème en soutenant la croissance, en accordant plus de flexibilité et en développant un travail plus qualifié et de qualité. Des transformations qui, dans une société française attachée à ses valeurs sociales traditionnelles, ne manqueront pas de susciter bien des remous. [...]